Quand on se marie, on épouse aussi la belle-famille.

Près de 30 ans après leurs débuts respectifs en tant que chansonniers, et une courte présence dans Cœur de lilas, mais sans aucune scène commune, Jean Gabin et Fernandel se retrouvent dans une comédie familiale, opposant le Nord contre le Sud à travers le mariage de leurs enfants. Pour l'occasion, les deux acteurs avaient crée une société de production, Gafer, qui prendra en charge une partie des futurs films de Gabin et Fernandel, y compris après la mort de ce dernier.

Il faut dire que les personnages représentent ce que furent Gabin et Fernandel ; l'un est Parisien mais Normand d'adoption, qui freine des quatre fers l'envie de se marier de sa fille, donc très très protecteur. Quant à l'autre, c'est un Méridional qui assume pleinement et est fier de ses coutumes (y compris de son accent chantant), et qui est lui aussi protecteur vis-à-vis de son fils. A noter que le jeune homme est interprété par Franck Fernandel, le fils de.

Bien que l'histoire concerne le mariage des enfants et leur parcours contrarié pour y arriver, le film est monopolisé par la confrontation Gabin-Fernandel, où les deux acteurs en font des tonnes, au risque d'écraser les autres rôles (les épouses y sont transparentes).
Mais ce qui fascine dans ce film, que je découvre cinquante ans après sa sortie, c'est de voir à travers cette histoire une France en plein bouleversement économique et sociale, qui passe par ce choc des cultures.
1964 est aussi une époque où le mariage survenait très vite dans un couple, ou du moins des fiançailles, et où les convenances sociales étaient presque codées. En un demi-siècle, tout ça a été balayé, mais je vous rassure, c'est souterrain dans le film.

Dans un sens, c'est un remake de La cuisine au beurre, où il y avait déjà cette confrontation entre le Sud et le Nord, avec déjà Fernandel et Gilles Grangier derrière la caméra, mais ce film-là reste très sympathique, en raison surtout de l'abatage de ses deux acteurs principaux.
Boubakar
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le 20 juil. 2014

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