TIC TAC TIC TAC SUSPENS SUSPENS TU LE SENS LA LE SUSPENS ?
L'affaire SK1 ne se fait pas confiance !
Faire un film sur l'affaire Guy Georges, c'est avoir une histoire intéressante, car elle est intéressante, elle a du souffle cette histoire. Même la page Wikipédia m'impression les mecs, c'est dire. Alors pourquoi user d'artifices cinématographiques franchement naze pour enrober un fait intéressant d'un emballage surfait ?
Je pointe du doigt la totalité des plans avec ce vieux filtre gris, genre si tu travailles sur l'affaire Guy George, pendant 10 ans, tu vivras pas un seul jour de soleil, pas une seule éclaircie. Même la sortie en mer avec tes collègues, elle sera aussi froide que Frigide Barjot dans une Gay Pride.
On est au courant, sérieux, on a pigé l'idée: cette affaire elle craint, et si tu travailles dessus, ta pas forcément la joie de vivre chaque minute de ta vie. Et ta la pression, parce que le mec, il tue, il viole, il est incroyablement dangereux. Pas la peine de rajouter un tic tac tic tac comme si c'était 24h chrono alors qu'on la connaît l'histoire ; elle dure des années et des années !
La bonne nouvelle, c'est que cet usage abusif de procédé tout pourris ne gâche pas la totalité du film. Si au début je n'étais pas convaincu du choix de nous balader un peu sur la timeline, en nous montrant l'axe du procès et l'axe de l’enquête, je dois bien reconnaître que ça soulève bien des questions sur ce meurtrier ; des questions morales qui sont plutôt bien soulevées (m'enfin, plutôt.)
Evidemment, on ne nous sort pas tellement d'idées de réponses, là, ce serait trop difficile, c'est toujours plus facile d'enfoncer des portes ouvertes en affichant un bon gros "pourquoi un tueur est t-il un tueur ?" que d'avancer des hypothèses, des réflexions, en bref un parti pris. Finalement, c'est là un gros problème, ce film fait semblant d'en avoir un, de parti pris. Mais bon, pas vraiment. A la limite, "faite entrer l'accusé" fait le taf, niveau déballage de l'enquête.
Mais le casting sauve un peu le film, grâce à un bon rôle principal, et, selon moi, un très bon Guy George. Je doutais un peu, mais finalement, il fait preuve d'une certaine finesse dans un rôle évidemment casse gueule, et c'est tant mieux.
Mais le casting plombe un peu le film, à cause de certains rôles secondaires ; un avocat et un enquêteur qui change de service, principalement. La personne qui interprète le premier avocat de Guy George surjoue un avocat qui surjoue son rôle d'avocat ; en faite il m'a fait rire, en défendant son client.. C'est peut être une bonne chose, non ?
En conclusion, ne connaissant pas l'affaire Guy George, j'ai apprécié ce film comme un bon divertissement. Je ne dit pas que l'affaire Guy George est un bon divertissement, attention les copains.
Dommage qu'il y ai cette volonté de tirer sur la corde du suspens avec autant de finesse qu'une moissonneuse batteuse conduite par jean marie le pen en cité.
Big up à Nathalie Baye, qui rattrape un peu la défense de l'accusé, bien ouej Nathalie, bien ouej.