L'assistant du procureur Tom Logan, accompagné d'une avocate, enquêtent dans le monde des galeries d'art new-yorkaises, sous la menace d'un tueur.


Cela peut faire sourire comme ça mais la décontraction et l'insouciance semblent bel et bien disparus. Il suffit de jeter un oeil au hasard sur l'affiche Américaine de "L'Affaire Chelsea Deardon" pour s'en convaincre : Robert Redford, star du film de Ivan Reitman, prenant la pose au milieu "d'une oeuvre artistique ostentatoire et plantureuse" (Daryl Hannah) et d'une avocate charmante, discrète et cérébrale (Debra Winger). Un film qui prône son époque comme a pu le faire également "Working Girl" dans le même registre romantique deux ans plus tard, "Boire ou déboires" de Blake Edwards ou le phénomène "Pretty Woman" à l'orée des années 90. Une formule sans entraves aux moeurs de l'époque : Sourire, charme, courtoisie, féminité, bourgeoisie, rêve et rythme. Le film du samedi soir tel que pouvait le concevoir les Studios durant les années 80.


"L'Affaire Chelsea Deardon" n'est pas un genre en voie de disparition, c'est une race cinématographique tout bonnement rayée de la surface du globe, juste bon a être un fond de catalogue pour nostalgiques. La bonne idée de l'éditeur "Elephant films" de ressortir une édition flambant neuve n'a pas pour vertu d'arpenter les têtes de gondoles ou de satisfaire les cinéphiles (on est pas chez Cassavetes) mais de remettre sur le devant de la scène une époque complètement antinomique de ce que pouvait être le Septième Art durant les seventies. Et quoi de meilleur que d'offrir aux spectateurs un Robert Redford dépossédé de son aura fiévreuse et passionnée du "Cavalier Electrique" de Sidney Pollack et de le voir endosser le complet de substitut du procureur propre sûr lui et fier de sa réussite. Durant sa période Reaganiene, le divertissement n'avait pas à rougir de sa condition de pur loisir de consommation. Regarder en face la réussite de Yuppies dans une grosse production de major, c'était l'affaire d'un rêve de 120 mn avant de retourner le lundi matin au boulot sous une pluie battante.


Et ce coin de ciel bleu a bien le mérite d'être redécouvert tant Reitman s'applique à brosser le système dans le sens du poil. "L'affaire Chelsea Deardon" est une superbe formule, un vrai produit manufacturé qui fait du bien avec sa manière bien à lui de hisser le spectateur moyen au niveau des hautes sphères en vulgarisant le vocabulaire juridique. A la fois chic dans sa retranscription de L'Art et des performances expérimentales d'une Daryl Hannah très sexy, le film ne s'embarrasse jamais de respecter une quelconque crédibilité des faits. Tout semble couler de source en faisant une belle place au charme de ses interprètes et à l'attirance réciproque. Et si en plus on y incorpore un tueur et deux doigts d'humour, il se pourrait que l'on passe un superbe samedi soir dans les bras de sa moitié. Une bonne toile qui devrait être remboursée par la sécu.

Star-Lord09
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes LA DERNIÈRE SÉANCE OU MA DERNIÈRE ANNÉE À BORD DE SC (ANNÉE 2020) et Les meilleurs films d'Ivan Reitman

Créée

le 15 mars 2020

Critique lue 513 fois

16 j'aime

21 commentaires

Critique lue 513 fois

16
21

D'autres avis sur L'Affaire Chelsea Deardon

L'Affaire Chelsea Deardon
Torpenn
5

Debra de Morphée

Un petit navet so 80's, avec un Robert Redford qui joue sur ses acquis et une sombre histoire de truanderie dans le milieu de l'art contemporain. Ivan "Ghostbusters" Reitman est aux manettes, ce qui,...

le 11 déc. 2011

16 j'aime

24

L'Affaire Chelsea Deardon
Blockhead
6

Critique de L'Affaire Chelsea Deardon par Blockhead

Aux côtés d'un duo féminin de premier choix, tout le charme et le charisme de Robert Redford dans ce mélange fort agréable de film policier et de comédie sentimentale.

le 26 févr. 2019

1 j'aime

L'Affaire Chelsea Deardon
Boubakar
3

Une croute...

Le mystère Ivan Reitman où, à part un seul film (Président d'un jour), je n'aime rien en tant que réalisateur. Tous m'ennuient, m'arrachent à peine quelques sourires, et j'ai à chaque fois...

le 27 févr. 2021

1

Du même critique

Midnight Special
Star-Lord09
8

ALTON EST LE FILS DE KRYPTON

C'est un critique malheureux qui prend la plume. Malheureux parce que l'orgasme filmique amorcé ne s'est pas produit. Malheureux parce que la promesse de caresser une époque révolue (celle des prods...

le 16 mars 2016

145 j'aime

87

Knight of Cups
Star-Lord09
8

DES DIEUX PARMI LES HOMMES.

Du plus haut des cieux avec "Tree of life" jusqu'au plus profond de l'âme humaine avec "To the wonder", voici venir l'entre-deux "Knight of cups" oeuvre du démiurge Malick. Si la palme d'or de 2011...

le 13 oct. 2015

116 j'aime

49

Youth
Star-Lord09
7

UN COUP D'OEIL DANS LE RETRO.

Youth est un boomerang qui, mal lancé, reviendrait dans la truffe du critique malin d'avoir découvert toutes les thématiques évidentes du dernier Sorrentino. A savoir la sagesse, le recul et surtout...

le 12 sept. 2015

101 j'aime

26