Krrish
5.1
Krrish

Film de Rakesh Roshan (2006)

Je poursuis mon exploration de l'œuvre bollywoodienne avec cette prequelle du cataclysmique Defender. Et là encore, du nanar ultime à tous les niveaux. 2h48 de kitch, de mauvais goût, de beauferie, un feu d'artifice ininterrompu de clichés. Un moment intense de cinéma que tout cinéphile se doit de voir (en groupe si possible) une fois dans la vie.

Ce qu'il y a de merveilleux dans ce genre de production c'est le soucis apporté à la médiocrité de chaque élément du film. Impossible de déterminer quel défaut prend le pas sur les autres. Imaginez un producteur qui recrute une équipe et qui choisit systématiquement le plus mauvais spécimen de chaque domaine. Il se créé alors une alchimie savante qui donne au métrage une saveur unique. Cette somme de (non) talents humains transpire la passion et la naïveté. Comme votre voisin prépubère de 10 ans, qui film sa sœur jouant à la poupée sur la terrasse avec le nouveau portable de papa en 720p, persuadé qu'il est le nouveau Kubrik, ou le nouveau Besson. Chacun ses idoles.

On devine un certain amour du cinéma chez ces gens là, une réelle passion pour ce qu'il font. Il y derrière ces plans foireux et ses larmes en flacons de 20ml une envie de partager, de communier. Devant ce spectacle affligeant, on serait tenter de se suicider au yaourt périmé pour mettre fin au supplice mais on reste, ébahit par tant de maladresse et de cœur.

Ce cinéma a ingurgité celui de Spielberg, de Ford, de Bay. Il le vomit dans chaque séquence, nous éclaboussant jusqu'à la nausée. On reconnaît les morceaux des plats originaux dans ce magma informe et on sourit. Il y a tellement de bonne humeur dans ces 2h48, de niaiserie, de candeur, qu'on se laisse porter. Le spectacle est inoffensif, il me subjugue car mon esprit d'occidentale formatée ne peut concevoir un cinéma composé uniquement de scories. Et après le visionnage, après la réflexion, après la critique, que reste-il ? Le souvenir d'un moment de joie, des surprises, et cette sensation de ne pas avoir sacrifié du temps. Et si Bollywood avait raison...
Alyson_Jensen
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le 22 août 2014

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Alyson Jensen

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