Les monstres et animaux géants ce n'est pas exclusivement réservés au américains et aux japonais. En 1961 l'anglais John Lemont introduisait avec cette petite série B au flegme tout britannique un héritier de King Kong au cœur de Londres. Cette série B est produite et écrite par Herman Cohen responsable de nombreuses productions fantastiques fauchés de cette époque comme I Was a Teenage Werewolf et I Was a Teenage Frankenstein.


Dans Konga on suit un scientifique de retour d'Afrique tout juste un an après y avoir disparu à la suite d'un crash d'avion. L'homme revient avec un chimpanzé dans les bras et des plantes carnivores étranges dans ses valises avec la ferme idée de révolutionner la science et les logiques de la croissance naturelle. En effet avec l'aide des plantes dont il recueille une mystérieuse sève notre scientifique et professeur universitaire tire une potion capable de faire grandir en quelques secondes n'importe laquelle des créatures vivantes.


Il y-a presque deux films en un dans Konga avec d'un côté l'aspect posé et très classique de son histoire et de l'autre les aspects plus fantastiques qui sont autrement plus réjouissant que les longues scènes de dialogues qui parsèment le film. Notre savant mégalomane interprété par le très bon Michael Gough sera prêt à tout pour protéger sa découverte et utiliser sa créature afin d'éliminer quiconque se mettra sur le chemin tout tracé de sa future renommée. C'est d'ailleurs l'une des bonnes idées du film d'avoir fait de son personnage principale un brillant cerveau tordu, un assassin flegmatique et un vieux professeur un rien libidineux tentant de draguer une de ses étudiante quitte à supprimer son petit ami gênant. Pour parvenir à ses fins le savant utilise une banale lampe de poche avec laquelle il hypnotise sa créature afin qu'elle lui obéisse au doigt et à l'œil.


Là ou Konga devient vraiment réjouissant c'est dans ses aspects les plus bis et les plus fauchés qui finissent par en faire un film très agréable et presque enfantin dans sa plus grande naïveté . La serre du scientifique remplie de plantes carnivores bizarres est assez amusantes surtout les trois plantes qui ressemblent à des ballons de baudruches avec une langue pendante en carton. Quant à notre petit chimpanzé il deviendra adulte puis un grand gorille avant d'atteindre une taille de géant sous l'impulsion de la femme jalouse que son petit ami professeur savant fou libidineux tente de chopper une minette pour la remplacer. Le gorille en question est en fait un type engoncé dans un costume de boutique de farce et attrape dont les regards perdus semble crier "Au secours". Une fois arrivé à la taille de ses cousins King Kong et Godzilla c'est un festival de transparences approximatives, de miniatures pas toujours très heureuses et surtout on pourra admirer dans la main de notre primate géants de magnifiques poupées qui ne sont même pas crédibles en tant que poupées. On notera aussi le niveau catastrophique de précision de l'armée anglaise lorsqu'elle canarde notre singe géant à quelques mètres seulement et que l'on voit un nombre hallucinant de tirs passés lamentablement à côté du primate. Pourtant le temps de quelques scènes avec ses figurants qui courent effrayés dans les rues de Londres, Konga évoque l'esprit des plus grand monstres et c'est déjà pas si mal.


Pour beaucoup de monde Konga ne restera qu'un sous King Kong fauché, mal foutu et ringard avec un mec en costume de gorille. C'est pas faux mais bon, c'est aussi pour ça que c'est bien non ??

freddyK
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le 6 déc. 2020

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Freddy K

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cyrusastra
3

Nanar Agréable

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