Octobre pas trop rouge...

Vous la connaissez, oui cette sensation vous la connaissez. Vos pulsions cinéphiles vous trahissent, la frustration est bien là, assise dans la salle, prête à vous prendre à la moindre occasion. Vous avez beau persister, elle s'accroche, résiste et s'enlise. Alors que de l'or se projette dans la lumière, la frustration gâche tout.

Voilà comment je pourrais décrire ce film. Tout y était, des images soignées, un son travaillé, une réalisation plutôt simple mais efficace, des acteurs secondaires parfaits (ou presque), une musique hypnotisante et surtout, un Gilles Lellouche excellent... Sauf... Sauf le scénario qui, égoiste qu'il est, vient désagréger le tout...Légérement certes, mais juste assez pour hérisser vos poils de bon sens et de logique.

Plein de petits détails viennent gâcher la fête : Comment peut-il tuer à main nue un vétéran Spetnaz (qui a dailleurs perdu son pistolet entre deux plans) ? Est-il vraiment entrain de s'envoyer en l'air dans une voiture, phares allumés, se sachant poursuivi, où chaque minutes compte ? Va-t-il réellement se faire remarquer dans une station service pour acheter de l'eau, alors qu'il sait que son visage est désormais diffusé partout ! Il pouvait très bien attendre dans la voiture que sa bien-aimée le fasse ! Pourquoi les loups ne l'attaquent finalement pas ?? Est-il vraiment tombé sur la seule meute végétarienne de toute la Russie ? Et surtout (oui il faut en parler), qui, je dis bien qui, met le téléphone de la nounou aigri qu'il emploie dans un grille-pain ??.... etc..... etc.......

Tout ces petits éléments illogiques et contradictoires perturbent cette séance qui pourtant était aguicheuse... Mention spécial tout de même au final assez jouissif et aux scènes avec le mari à la jambe manquante, qui étaient très touchantes.

Dommage, pour un des descendants du procès de Kafka, on y était presque, mais Dieu que c'est frustrant !