Mon idole

Kirk Douglas, la légende, l'incarnation absolue de l'âge d'or d'Hollywood dans les années 50, résumé en une cinquantaine de minutes : évidemment, cela s'annonçait compliqué, et ça s'est confirmé. Certes, il y a bien plus désagréable que de passer une petite heure en compagnie d'un tel monstre sacré, surtout lorsqu'on voit défiler les nombreux chefs- d'œuvre ayant jalonné sa carrière et quelques extraits, relativement bien choisis. Maintenant, hormis que je n'ai pas appris grand-chose (je m'en doutais un peu), c'est le côté « Kirk est un génie », quasiment asséné comme un mantra, qui dérange.

Pas un semblant de critique, pas la moindre tentative de débat pour celui ayant, quand même, eu une carrière beaucoup moins glorieuse à partir des années 70 (voire 60) et dont il était de notoriété commune que le caractère tyrannique (notamment lorsqu'il était également producteur) pouvait être source de grandes tensions et de problèmes sur les plateaux (lisez les excellentes mémoires de Richard Fleischer sur le sujet, vous en apprendrez bien plus). Pas un mot. Pas une allusion. Rien. Kirk est un mec super, adorable, pensant toujours aux autres. Mouais.

Après, cela ne remet pas du tout en cause les engagements très courageux pris par ce dernier à de nombreuses reprises, tout ce qui est dit ici (ou presque) pouvant se justifier. C'est juste qu'Hubert Attel s'arrange pas mal avec la vérité pour brosser un portrait le plus idéal possible, ce qui, intellectuellement, est assez discutable. Après, comme écrit précédemment, ce n'est pas désagréable. Cette période du cinéma américain était vraiment incroyable. Reste qu'on était en droit d'attendre plus que ce portrait lénifiant tout à la gloire du capitaine Kirk : dire (beaucoup) de bien, aucun souci. Ne faire que ça limite grandement son intérêt.