Rétrospective #3 : King Kong Vs Godzilla (1962)

Premièrement : mon dieu ces bruitages, cette absence de bruit ou musique par moment, c'est déroutant.


Les costumes de Kong et Godzilla sont absolument dé-gueu-lasses.


Le passage où King Kong se bagarre contre le poulpe, les bruitages sont vraiment inexistants c'est ultra perturbant. Puis ce Kong qui boit des coups pendant que la tribu et les explorateurs regardent, il y a un coté à la fois cheap et intriguant à le voir boire et voir ces humains lentement se cacher et le regarder faire, la danse qui suit est assez cliché.


Beaucoup d'humour dans ce film, et le principe même, en fait, de ce dernier, rend toute volonté de sérieux ou de partager des allégories plus graves caduques. C'est rien de moins qu'un octogone, encouragé par un type ultra stéréotypé et difficile à accepter comme pouvant diriger une quelconque opération (c'est d'ailleurs tout le principe du perso mais moi je n'ai pas adhéré). Y a bien une mini critique du sponsoring mais c'est vraiment trop superficiel.


Si les maquettes, miniatures et autres plans d'ensemble sont plutôt corrects, les combats sont vraiment moches, quand ils ne tombent pas dans le ridicule le plus total. Il n'y a vraiment pas grand chose qui va : la gestuelle, les chorégraphies, les effets, le jeu des deux monstres... c'est un tiercé gagnant de l'échec.


Non mais vraiment, non de d'là cette gestuelle ! Il y a pas un seul passage d'un des deux monstres qui ne soit pas honoré par une gestuelle complètement aléatoire ou un comportement stupide : Kong qui court en levant les bras tel un gamin venant de marquer un but, Godzilla qui trébuche avec la classe d'un bébé qui vient d'apprendre à marcher, Kong qui tombe à la renverse comme un enfant faisant semblant de ne pas avoir de chaise derrière lui, Godzilla qui se fait électrocuter et réagit tel un gamin venant de se faire griffer par un chat, Kong qui mâche des câbles électriques parce que... je sais pas. En fait ce sont des marmots.


Non vraiment ils sont sacrément drôles nos monstres favoris.


La caméra aussi joue un rôle dans le ridicule du film. Il y a beaucoup plus de passages où c'est vraiment trop cramé que c'est un gars dans un costume marchant dans une pièce bourrée de maquettes, y en a où limite on voir le mur dans le fond.


En plus comme nous sommes désormais passés en couleurs, les noirs sont plus difficiles à correctement exploiter, résultat les maquettes sont facilement tricards de nuit mais pire encore la texture des costumes est 100 fois plus cramée qu'avant, surtout pour Godzilla dont le haut du crâne en caoutchouc brille de mille feux dans la nuit


Le casting n'est pas en reste, avec beaucoup plus de surjeu qu'avant.


À noter cet étrange... hommage au King Kong original avec un Kong escaladant une minuscule tour. Je ne comprends pas pourquoi s'être embêté à faire ce passage, il fait plus de peine qu'autre chose vu la tête de la tour. Vraiment, elle a fière allure comparée à l'Empire State Building.


Puis ils parviennent à endormir Kong en le gazant puis en lui chantant sa comptine du soir, et une fois encore le gorille s'effondre avec une telle classe, un tel style pfiouh, j'en ai encore des sueurs.


Et après ça n'en finit plus : on a Kong hélitreuillé dans une posture que tous les top modèles envieraient, on a le moment où il se débat puis tombe et glisse tel... un enfant, encore une fois... Ça enchaîne avec Kong qui rentre droit dans Godzilla, manquait juste un bruitage de cartoon et c'était bon. Magique.


Et enfin la cerise sur le kaiju : la baston finale.


Je suis obligé de tout décrire tant ça dépasse l'émerveillement : Godzilla qui tente de fuir comme un lâche ou préfère crier comme un demeuré au lieu de regarder autour de lui, Kong qui donne des coups de pied à des rochers, une roulade amicale, les fameux coups de poings sur le torse de Kong transformés en une sorte de mini danse accompagnée de sautillements, Kong qui tente de jeter un rocher mais trébuche et finit face contre terre, Godzilla qui agite ses bras comme une mouche, Godzilla trop con pour finir Kong et préfère lui balancer des cailloux en se mettant dos à lui, toujours en agitant les bras comme une mouche, le high kick de Godzilla en équilibre sur la queue édité avec maestria, Kong qui en fin de compte se fait drôlement victime, ce passage où Kong tente de se relever avant de se manger un coup de queue, Godzilla qui inonde tout ce qui se trouve autour de son adversaire de flammes mais pas ledit adversaire, Kong qui fait tourner Godzilla par la queue tel un professionnel du lancer de marteau, Kong qui se relève comme si de rien n'était et semble désormais maîtriser le pouvoir de Thor, Kong qui tente une gorge profonde sur Godzilla avec un arbre, les plans larges où les monstres sont cachés par des arbres qui une fois sur deux donnent l'impression que ce sont littéralement des jouets, Kong qui RE-tape dans des rochers du pied, les deux monstres qui jouent à démonter une baraque ensemble on sait pas pourquoi ils pourraient en faire le tour mais flemme, la bonne grosse embrassade finale qui les mène droit dans les abysses, Kong qui repart sur son île à la nage tranquillou bilou.


Une véritable masterpiece.


J'ai trop ris contre mon gré pour mettre moins.

Chernobill
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le 21 févr. 2021

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Chernobill

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