Ça commence à faire quelques années qu’on a perdu Nicolas Cage. Que s’est-il passé dans sa carrière pour qu’il prenne un virage pareil… Lui qui était devenu une vraie star du box-office dans les années 90, il n’a clairement pas su gérer ses choix de films dans les années 2000. Des choix qui n’ont clairement pas toujours été des plus judicieux, l’acteur acceptant à peu près tout ce qu’on lui proposait. La dégringolade a commencé et les gros films auxquels il participait ont commencé à être des échecs critiques et commerciaux (Next, Hell Driver, Le Dernier des Templiers, …). Mais à cause d’énormes dettes, Nic Cage n’a pas eu le choix que de continuer de tourner, d’autant plus que des violences conjugales ne sont pas venues arranger les choses. Alors que l’acteur reprend du poil de la bête et renoue un peu avec le succès (Prediction, Kick Ass), nouveau coup dur avec le four Ghost Rider (et surtout sa suite). Depuis, il enchaine les DTV, souvent des séries B catastrophiques proches du navet pur jus, tournant parfois jusqu’à 6 films par an. Dans la masse de films estampillés Nicolas Cage qui sont pondus chaque année, certains arrivent malgré tout à sortir du lot, voire à être bons, comme les récents Color Out Of Space et Mandy. Comme quoi il ne faut pas perdre espoir. Mais pour sa dernière bobine en date à l’heure où j’écris ces lignes, Kill Chain, on retombe dans quelque chose de vraiment trop moyenasse pour retenir l’attention.


Déjà, un film estampillé Cinetel Films, ça n’avait rien de rassurant. La boite de prod indépendante n’est pas réputée pour la qualité de ses films. Même l’arrivée de Millenium Pictures dans le générique ne va pas aider à nous rassurer, leurs dernières bobines n’étant pas de franches réussites. Alors on jette un œil à la filmographie du réalisateur Ken Sanzel, et là non plus rien de bien remarquable si ce n’est d’avoir réalisé le pas terrible Blunt Force Trauma (2015) et d’avoir écrit le scénario du moyen Un Tueur Pour Cible (1998). Oui, soyons clair, Kill Chain n’avait rien pour nous faire espérer quoi que ce soit. Mais bon, on garde espoir car les premières images laissent augurer une réalisation et une photographie réussies. Bon, on a vu Nicolas Cage 2 minutes puis il a disparu jusqu’à la 45ème, mais on a eu des jolies couleurs, avec des filtres sympas. On a aussi une histoire de duel entre deux snipers, on ne sait pas trop ce que ça fout là mais ça se suit. Ça s’enchaine avec une histoire de flics corrompu, de gangsters menés par une hystérique, et un gunfight très rigolo à l’intérieur d’une voiture. Oui, oui, il y a de bonnes idées jusque-là. On ne sait pas trop où ça veut en venir et il y a pas mal d’incohérences (que foutent des prostituées américaines dans une ville paumée d’Amérique du Sud ?), ni quel rapport cela a avec l’introduction du film, mais bon c’est là, c’est joli et ça se regarde. Enfin, ça se regarde mais le cameraman semble être atteint de Parkinson. Ça tremble ou ça bougeotte sans arrêt ! Est-ce fait exprès pour donner un style ? Je ne sais pas, mais une chose est sûre, c’est que ce n’est pas agréable à l’œil. Et putain, où est Nicolas Cage ? Pour un film où il est seul sur l’affiche avec son nom écrit en gros, c’est peu 2 minutes de présence en 45 minutes de film. Cette question dans ma tête aura suffi à le faire revenir puisque le voilà débouler à la 46ème. Bon, c’est pour nous remettre les 2 premières minutes du film, mais au moins il est là. Car lui il est bon, et son personnage également.


Arrive donc la 2ème partie du film, ou plutôt la troisième si on considère que la première partie est composée de deux segments, qui est censée faire le lien avec ce qu’on vient de voir. Et ce n’est pas évident évident. Ou plutôt c’est tiré par les cheveux. Ou alors c’est mal branlé, c’est au choix. En fait, on a presque l’impression que chacun des trois segments du film aurait pu être pris indépendamment. Quand on y repense, chacun est plutôt bien écrit, mais la manière dont ils sont rattachés entre eux est très artificielle. Et lorsque survient l’explication finale, le scénario se perd complètement. Ça en devient même parfois complètement crétin. Et c’est sincèrement on ne peut plus dommage car il se dégage malgré tout un petit quelque chose de cette bobine. Il y a pas mal de bonnes idées et l’ambiance que le réalisateur a essayé d’insuffler fonctionne. Le film est ultra sérieux, sans une once d’humour, avec un rythme lent mais adéquat, avec quelques touches de sexe et d’ultra violence qui ne viennent rien gâcher. Les acteurs sont bons, Nicolas Cage en tête mais également Anabelle Costa (les séries Ballers et Quantico) plus sexy que jamais, même si les seconds rôles ne sont aucunement développés (le personnage de Ryan Kwanten disparait comme un pet dans le vent). Et au final, malgré de bonnes intentions évidentes, ça ne fonctionne pas. Ou plutôt, ça fonctionne par intermittence. Mais dommage que, quand ça fonctionne, ça soit plombé par un cameraman qui semble filmer d’une main tout en se tripotant la nouille de l’autre.


Ce n’est pas avec Kill Chain que l’estime de Nicolas Cage va remonter auprès du public. Même s’il a fait bien plus catastrophique ces dernières années, Kill Chain demeure un film extrêmement moyen, rempli de bonnes choses mais plombé par d’autres. Allez zou, au suivant.


Critique originale : ICI

cherycok
4
Écrit par

Créée

le 28 févr. 2020

Critique lue 1.3K fois

2 j'aime

cherycok

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

2

D'autres avis sur Kill Chain

Kill Chain
flowrak
4

Critique de Kill Chain par flowrak

En démarrant le film par l’histoire périphérie du film, c’est à dire avec les 2,3 acteurs qui ne vont pas compter par rapport à Nicolas Cage,tête d’affiche du film, on a l’impression de s’être fait...

le 1 mai 2020

Kill Chain
Fatpooper
4

Quand Cage joue aux dominos

Concept intéressant mais développement un peu mou. La première histoire (le vieux tueur traqué) est suffisamment intéressante pour qu'on ait envie de voir la suite et connaître ainsi l'implication du...

le 23 févr. 2020

Kill Chain
RedacJack
3

Critique de Kill Chain par RedacJack

Cage continue d'enchaîner (oui, oui j'ose) les DTV et pour une fois n'a pas d'horrible moumoute sur la tête. Le problème c'est qu'un parkinsonnien tient la caméra et que le scénar est d'une débilité...

le 10 janv. 2020

Du même critique

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

17 j'aime

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1