Disparu

Kidnap de Law Chi-Leung (co-réalisateur et co-scénariste de l'intéressant Viva Erotica) reprend le principe de l'enlèvement déjà orchestré dans l'œuvre superbe de Akira Kurusawa qu'est Entre le Ciel et l'Enfer (1963). Ici, l'auteur s'en fait l'écho où il dresse aussi bien le portrait des ravisseurs que des victimes ainsi que de la section policière chargée de ces enquêtes.

Kidnap est plutôt un bon film même s'il est loin d'être parfait. Je vais être franc, j'avais beaucoup d'appréhension avant de le visionner comme si j'avais peur de voir une histoire connue sabotée. La finalité c'est que Kidnap joue son rôle, celui de tenir en haleine en maintenant le suspense. Le cinéaste parvient à y répandre de la tension tout en offrant un duel ravisseurs-policiers correct. La mise en scène est tout aussi correcte. Elle apporte la dimension nécessaire à faire de Kidnap un thriller qui se vit. Côté casting, le film de Law Chi-Leung assure. Il est toujours plaisant de revoir Karena Lam qui livre une bonne performance à l'image de Rene Liu ou bien encore Eddie Cheung.

On reprochera tout de même à Kidnap sa fin, pas qu'elle soit loupée mais quelques invraisemblances qui abîment le contenu. Surtout c'est en ce qui concerne le personnage interprété par Karena Lam et cette scène bidouillée qui m'a fait pouffer de rire. Jusque là, Kidnap se maintenait à être un film réaliste jusqu'à cette scène faisant appel aux effets spéciaux. Un effet spécial qui gâche toute la scène et la surprise allant de paire. L'effet de surprise est totalement dilapidée dans cette fraction de seconde et n'a tout simplement plus l'effet escompté. Dommage. On garde en tête ce raté et le happy end qui ponctue Kidnap est alors sans saveur et quasi décevant. On s'étonne à rêvasser de noirceur lors du générique final...

Les invendus de Made in Asie #89