C’est toi la Mygale !

Après la Thaîlande, les Etats-Unis, le Brésil, et le Mexique, la franchise Kickboxer se délocalise maintenant en Afrique du Sud. Sasha Mitchell démissionnaire, c’est au tour de Mark Dacascos de reprendre le relais afin de venger David Sloane dont la mort sera aussi vite expédié qu’un coup de pied retourné dans les noix. La NEGAAL fédération ; et pas Mygale comme j’ai pu le lire sur la jaquette DVD de l’éditeur qui n’a visiblement pas cru bon regarder le film avant de pondre leur résumé ! ; souhaite recruter les meilleurs combattants de par le monde afin de les faire s’affronter dans un Kumite. La seule règle, c’est qu’il n’y en a aucune. Et puisque la plupart refusent tout bonnement d’accepter leurs conditions, l’organisation mafieuse va leur forcer la main en les destituant de leur titres ou bien en les éliminant un par un. Mais quant les agents de Negaal vont casser les reins de Johnny le meilleur ami de Matt Reeves, ce dernier va leur flanquer une violente raclée et prendre un aller simple pour Johannesburg afin d’aller combattre l’oppression nanarde et leur inculquer le respect au côté d’un ex taulard fraîchement débarqué de prison qui va l’assister dans la baston. Au programme des réjouissances : savate dans les abdos, coup de pompe aérien, gros black immolé par le feu, catapultage de machette, chasse à l’homme au coeur de la savane, vendeuse collabo, jeux d’argent et un peu de tourisme dans les rues de la capitale histoire de garder des souvenirs un peu moins douloureux que des bleues sur tout le corps.

Kickboxer 5 ne manque pas de scènes cocasses et de bêtise crasse qui raviront tous les nanarophiles obsessionnel compulsif comme cette course poursuite dans un aéroport entre Paul et un éclopé qui tente de le rattraper avec ses béquilles tandis que ses collègues lui filent le train sur le tapis roulant en essayant d’esquiver les bagages qu’il leur balance à la gueule. Mais on pense également à ce pauvre combattant qui va finir empaler sur l’antenne d’une limousine dont le chauffeur sera plus concerné par l’état de sa carrosserie que par celui de son collègue avachis sur le toit qu’il va ensuite balancer dans une vieille benne à ordure. Décidément, la vie n’a que peu de valeurs dans l’organisation NEGAAL. Rien d’étonnant cela dit quant on sait que le patron despotique et cruel collectionne les ceintures de champions comme des trophée de chasse, qu’il tire sur des espèces protégés du haut de sa tour d’ivoire, quant il ne maltraite pas ses subordonnées en leur donnant des claques ou en leur brisant la trachée. Mais si on écarte ses quelques situations excessives et ces petites touches de second degrés qui sont finalement dans l’ADN de la série, cette suite tient plutôt bien la route grâce à des combats bien chorégraphiés, quelques transitions qui percute, des répliques de la mort qui tue, et un tandem de kickboxer qui font de leurs adversaire du civet de bras cassés. D’ailleurs l’antagoniste n’a pas besoin de faire semblant d’être méchant et a beaucoup plus de talent à revendre que ce cher Michel Qissi ou que son sosie Kamel Krifa qui interprétaient tout les deux l’affreux Tong Po qui n’avait que le physique de brute de sanatorium et la queue de cheval pour lui.

Au moins Kristine Peterson aura réussi à redorer un peu le blase d'une saga qui commençait alors à tourner en rond après le 4ème opus d’Albert Pyun et qui avait surtout besoin d’idées nouvelles pour repartir de bon pied. Le choix de caster Mark Dacascos pour remplacer Sasha Mitchell au pied levé est donc finalement assez opportun, puisque l’acteur hawaïen connu pour ses rôles dans Crying Freeman, et Le Pacte des Loups de Christophe Gans est un véritable combattant qui maîtrise pas moins de huit arts martiaux différents dont le Wun Hop Kuen Do qui fût fondé par son père Al Dacascos. Son premier tournoi international, il l’a remporté à l’âge de 9 ans, alors autant vous dire que JCVD et ses grands écarts à côté peut bien continuer à briser des tiges de bambou. Lui ne s’est pas seulement utilisé ses mains et ses pieds, mais il sait également manier la barre à mine aussi bien que Dark Maul dans La Menace Fantôme ce qui est quand même vachement plus pratique et efficace face à plusieurs adversaires, vous en conviendrez. Mieux encore, il sait maîtriser la technique des cinq points et la paume qui font exploser le coeur qu’il n’utilisera qu’en dernier recours. S’il remporte haut la main le concours de virilité pour ses acrobaties et démonstrations au combat, on lui préférera quand même ses prédécesseurs pour ce qui est de jouer devant la caméra. Ses choix de carrière semblait de toute façon déjà le prédestiner au monde du DTV. On regrettera néanmoins que le combat en guise de climax arrive finalement comme un cheveu sur la soupe et ne soit surtout pas mieux mise en scène que cela. C’est même à se demander si la réalisatrice avait encore les moyens de tourner une fin digne de ce nom. Les frères Sloan peuvent se reposer en paix, la relève est assuré.