Billy est un garçon qui vit dans une ville minière du nord de l'Angleterre, et pour éviter un triste avenir, il va se réfugier dans l'apprivoisement d'un faucon, qu'il nomme Kes.
Deuxième film de Ken Loach, Kes est un très beau film sur les rêves d'un enfant, très bien joué par David Bradley, et qui ne sent qu'il n'a guère d'échappatoires dans cette ville du Yorkshire, qui ne vit que par le travail dans les mines ou le bâtiment, et le foot. Rien ne tout ça ne lui convient, d'autant qu'il n'a pas la carrure pour de tels travaux physiques. Il est également persécuté à l'école et dans sa famille, bref, ça ne va pas fort pour lui.


A travers ce film, on voit déjà l’œuvre sociale de Loach poindre notamment dans la description très dure de l'éducation dans ces années 1960, notamment à travers un proviseur qui va faire la leçon à des jeunes collégiens, en leur disant entre autres que les chevelus et leur musique, ça va un moment.
Il y a également un aspect documentaire qui s'en dégage à travers Billy, qu'on suit constamment, qui aimerait voir plus loin que le sombre avenir auquel il a droit, mais ne trouvant pas de solutions, va se réfugier dans l'apprivoisement de ce faucon. Faucon pour lequel il semble être transformé, se montrant rigoureux, patient, arrivant à captiver ses camarades de classe en leur expliquant qui est Kes... Mais la réalité de la vie, et notamment avec son frère, va lui montrer que même quand on vole, on ne peut que se casser la gueule.


Bien que j'ai (re)vu le film via son édition dvd française, je voudrais mettre le doigt sur l'accent très particulier qu'ont les personnages. Comme ils sont issus du Yorkshire, on a un phrasé gallois vraiment prononcé, qui fait que sans sous-titres, il est rigoureusement impossible de tout comprendre. D'autant plus que la prise de son n'était pas toujours optimale, avec le vent qu'on entend parfois.
A travers ce faucon, Ken Loach propose une très belle métaphore de la jeunesse anglaise, enfin une certaine partie, qui n'avait vraiment rien de rose.

Boubakar
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le 19 févr. 2016

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Boubakar

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