Le Seigneur des agneaux : Le Retour du roi !

Ben voilà, il est enfin de retour, après une longue absence, aussi bien pour les autres personnages que pour les spectateurs. Arthur va rétablir son statut de roi et prendre enfin sa revanche sur le tyran Lancelot, le tout avec l'aide de sa bande attachiante de branquignols.

Je vous passe les détails sur le culte qu'a engendré et qu'engendre la série (qui plus est, renforcé par les années qui ont passé entre la fin du livre VI et la sortie de cet opus !) et par la même occasion, son créateur, Alexandre Astier, ainsi que sur l'extrême perfection dont ce dernier a fait preuve dans le choix de son casting, sur certaines répliques absolument géniales qu'on n’hésite pas à employer soi-même dans la vie de tous les jours. Et je ne pense pas me tromper en écrivant qu'aucune autre série française a déclenché une telle vague d'admiration, que ce soit avant ou après.

Mais je vais me concentrer plutôt sur ce premier volet cinématographique d'une future trilogie (je l'espère du moins !).

Astier a eu à sa disposition un budget de 14 millions d'euros. Pour un film "normal", c'est tout à fait confortable, pour un qui exige autant d'extérieurs différents (quelquefois pas dans le pays d'à côté !), de costumes et de décors d'époque, de comédiens, de séquences d'action, sans parler des effets numériques, c'est extrêmement serré. Et je trouve qu'avec le peu qu'il a eu, il s'est sacrément bien démerdé. Ne serait-ce que visuellement, le film en jette pas mal.

Non, mais sérieux, vous comparez avec les étrons géants, adaptés pourtant de l'univers exceptionnel d'Astérix, qu'ont réalisé les Thomas Langmann et les Laurent Tirard, avec 78 millions d'euros pour le premier et 60 pour le second, et vous comprenez tout de suite que la grandeur dans l'art est beaucoup plus une question de talent que de pognon.

Et quel plaisir de revoir la plupart des comédiens et comédiennes, toujours aussi en grande forme, avec quelques petits nouveaux et petites nouvelles en supplément. C'est agréable de voir la présence étonnante d'une star internationale comme Sting à la distribution. Et j'ai kiffé le personnage de chasseur de prime aussi sarcastique que cupide incarné par Guillaume Gallienne (j'espère sincèrement que ce n'est pas la dernière fois que je le vois !).

Et, Astier oblige, il y a quelques références cinématographiques amusantes, à Star Wars (mon Dieu, Lancelot et son costume ridicule !) ou encore aux Monty Python.

Ah oui, il n'est nullement utile de connaître la série pour apprécier le film (c'est compréhensible de bout en bout pour tout le monde !), mais si vous êtes un des nombreux fans des aventures d'Arthur et de ses bras cassés, il y a une multitude de clins d'œil qui ne pourra que vous réjouir.

S'il y a une faiblesse à souligner, imprimant le film dans sa globalité, c'est que la grande multiplicité des personnages, de leurs relations et des scènes fait que le tout paraît un peu trop compressé pour deux heures. J'ai eu l'impression d'un film qui voulait prendre une plus grande ampleur, s'étendre plus, mais que pour des contraintes autres qu'artistiques, certainement financières, de production en général, il n'a pas pu se le permettre. Donc, si un jour, Astier a la possibilité de sortir une version longue, je suis preneur.

En tous les cas, ce volet a un grand mérite, c'est de prouver que l'acteur-réalisateur-producteur-scénariste-musicien-compositeur Alexandre Astier, en transposant Kaamelott de la télévision au cinéma, n'est pas devenu un gros faisan (comme le dirait si bien le grand intellectuel Perceval !).