Et voilà, c'est fait, c'est dit, c'est officiel : on aura vu Kayako descendre les escaliers dans les quatre Ju-on !


Je ne vais pas forcément répéter tout ce que j'ai déjà dit dans mes précédents commentaires :



Si on compte les deux courts-métrages Katasumi et 4444444444, ce Ju-on: The Grudge 2 est le sixième morceau de la saga. Et plutôt qu'être une véritable saga, je pense que ça aura surtout été pour Takashi Shimizu un terrain d'exercice pour son cinéma :



  • Katasumi et 4444444444 auront été des clips expérimentaux pour faire ses premières armes ;

  • Ju-on aura été son premier long-métrage, plein d'excellentes idées mais il aura été maladroit sur la gestion de la tension ;

  • Ju-on 2 aura été sa tentative de corriger les défauts de tension du précédent en introduisant de nouvelles idées de morts atroces ;

  • Ju-on: The Grudge, nouvelles morts atroces, film beaucoup plus explicite et tape-à-l'œil et avec cette fois de grosses lacunes d'écriture ;

  • Et arrive donc Ju-on: The Grudge 2, avec une tension mieux gérée, de l'explicite mieux dosé, une écriture plus claire, des acteurs mieux dirigés, et encore des bonnes idées, comme le fait que les personnages cohabitent avec leur propre mort à venir, ou une scène d'accouchement absolument impie.


Bref, pour moi, Ju-on: The Grudge 2 c'est l'aboutissement de la saga, c'est le film que Shimizu cherche à réaliser depuis le début. Mais alors pourquoi je le note mal si je pense que c'est peut-être le meilleur des six ? Bah parce qu'à chaque fois qu'un Ju-on sort, on nous dit « Nan mais attendez, les précédents c'était un brouillon, cette fois c'est la bonne. » Au point de resservir jusqu'à l'indigestion les mêmes effets, sans jamais vraiment chercher à se renouveler (Kayako qui rampe, Toshio qui miaule, bruit de gorge, successions d'arcs narratifs courts, etc.), en allant jusqu'à reprendre les trente meilleures minutes du premier film dans le deuxième. Pour pleinement apprécier ce Ju-on: The Grudge 2, il faudrait faire fi de la lassitude qu'on commence à ressentir après le visionnage des précédents, il faudrait ignorer ceux-ci, et ça moi j'en suis pas capable. Je suis bien obligé de contextualiser une œuvre et de la regarder en relief adossée à son antériorité. Je veux pas accepter d'avoir regardé cinq brouillons avant de voir le « vrai film ». Le cinéma ça marche pas comme ça. Quand on n'est pas satisfait de son film c'est pas grave, on passe à autre chose, on n'essaie pas de refaire encore et encore le même film jusqu'à ce que ça marche, c'est pas une putain de recette de pâte à crêpes.


Ju-on: The Grudge 2, c'est l'excellent dessert qui arrive après un repas trop long et trop copieux, on a envie de l'apprécier mais on n'a plus faim.

Scolopendre
6
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le 16 nov. 2021

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Scolopendre

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