Ju-on 2
5.9
Ju-on 2

Film DTV (direct-to-video) de Takashi Shimizu (2000)

Ouais, bon, Takashi Shimizu, je te vois. T'as bien compris que l'arc de Kobayashi c'était le haut du panier dans ton premier Ju-on, j'en parle dans ma critique. Et puis l'arc de Kyoko était pas trop mal non plus, et en plus celui-là y en avait besoin narrativement pour connecter une suite. Alors tu t'es dit : « Vous m'aimez ! Vous m'aimez ! » Et tu nous sers trente minutes du précédent film, dans un mélange de provocation, d'expérimental, et, avoue-le, d'orgueil. Une façon de clamer haut et fort « J'ai fait des erreurs dans Ju-on, j'en ai conscience, mais vous inquiétez pas, cette fois c'est la bonne, cette fois c'est le Ju-on que je voulais tourner. » Pour vous dire, j'ai accepté de revoir Kobayashi jusqu'au bout en me disant pourquoi pas, mais j'ai dû mettre pause en voyant Kyoko se répéter aussi pour aller vérifier sur Wiki que ce Ju-on 2 n'était pas juste un nouveau montage du premier. Un cocktail de flemme et d'orgueil déguisés en idée originale.


Passons là-dessus. C'est pas commun, comme démarche, et j'aime être provoqué.


Et donc, la suite, elle est bonne au moins ?


Mon avis c'est que cette suite c'est la même confiture qu'on étale encore plus à plat sur la même tartine.


Des choses comme le meurtre de la femme de Kobayashi fonctionnaient précisément parce qu'on ne les voyait pas. Pourquoi expliciter cette scène ?


Shimizu c'est un mec qui a des idées. Je pense qu'il est hanté par son Toshio et sa Kayako, et qu'il se réveille chaque matin avec une nouvelle idée de mort affreuse. Ses courts-métrages Katasumi et 4444444444 sentent l'œuvre d'un gars dans la fleur de l'âge, vidéaste débutant et sans budget mais franchement pas manchot, qui met enfin ses vieilles obsessions en images dans des premiers jets, et Ju-on était le couronnement logique de ces courts-métrages. De là il aurait pu se contenter de ce premier long-métrage pas parfait mais tout-à-fait respectable, et pouvait passer à autre chose. Sauf qu'il passe pas à autre chose, il est dans sa zone de confort, il veut exploiter et exploiter et exploiter toutes les idées qu'il a autour de ces deux spectres.


Ce Ju-on 2, c'est ça : des idées. Si on enlève les trente premières minutes, c'est un moyen-métrage avec de longues scènes qui ont perdu le suspense du premier puisqu'on en connaît le final, et qui ne servent justement qu'à l'amener ce final. Alors certains ont du charme : le plan avec les Kayako qui frottent la vitre, il est cool. Mais c'est bien ce que c'est : un plan final. Si on pense que le but d'un film c'est de parvenir à des idées de plans qu'on a en tête, mon conseil c'est de se mettre à la photographie, l'actrice de Kayako se fera beaucoup moins mal aux genoux.

Scolopendre
5
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le 15 nov. 2021

Critique lue 100 fois

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