Y a que les beauf et les tocards qui aiment le Nascar. Faut vraiment être con pour aimer regarder des voitures tourner en rond. Pas étonnant que la représentation du public se cantonne à la figure d’un rustre ventripotent avec une cannette de Budweiser vissé à la main. C’est comme allez regarder le tour de France ou la formule 1, c’est long, il fait chaud et on s’emmerde excepté quant il y a des accidents. Même les pilotes sont de gros connard arrogants qui roulent des mécanique. Y a qu’à voir le rôle de Tom Cruise dans ce film, une tête brûlé qui fonce pied au plancher en brûlant les rapports de vitesse quitte à niquer la transmission. Un casse-cou qui met sa vie en danger à chaque virage mal négocié pour nous en mettre plein les mirettes. Ralentir, connaît pas ce mot là ! Pourquoi développer une tactique quant il suffit d’être bien entouré ? Un mécano dévoué, un bolide rutilant, un sourire colgate et une belle grosse paire de couilles, c’est plus qu’il n’en faut pour remporter le grand prix de Daytona, vous croyez pas ?


En gros, c’est Top Gun dans le monde du Nascar. Une description un peu laconique si on considère que Jour de Tonnerre est carrément meilleur que son modèle bien que personne n’était d’accord sur la direction à donner au scénario. Alors c’est vrai que les films ont quelques points commun, à commencer par le trio qui se cache derrière : Tom Cruise, Tony Scott et Jerry Bruckheimer, respectivement, acteur, réalisateur et producteur. Et puis on ne va pas se mentir, ce divertissement vise également à entretenir l’iconisation de sa vedette toujours à cheval entre le rôle du gendre idéal, la cool attitude et le comportement rebelle. Un archétype qu’il a su employer à bon escient tout au long de sa carrière, ce qui lui aura permis de rester la tête d’affiche des films d’action, d’y apporter une dose d’autodérision (Night and Day, Edge of Tomorrow), voir même d’en prendre le contrepied (Collatéral, La Guerre des Mondes). On pourrait s’amuser à énumérer les points communs pour en faire la comparaison, à ceci près que Top Gun était un film de guerre dont les enjeux étaient tout de même moins dérisoire que des courses de Stock Car.


Amour, Gloire et Richesse, voilà qui résume l’idéal Reaganien véhiculé par ce long métrage, la victoire a tout prix, quoi qu’il en coûte, même la vie.Tom Cruise est donc fidèle à lui-même, il est le Maverick de l’automobile, un homme encore trop juvénile qui ne mesure pas les conséquences de ses actes et des dangers qu’implique ces jeux du cirque moderne. La course ne se joue pas seulement sur la piste mais également en coulisse avec ce que ça implique de technicité, d’aptitudes, mais aussi d’intelligence et c’est d’ailleurs là où le bat blesse puisque le pilote ne connaît rien de l’anatomie de son véhicule. Un bon point pour les profanes comme moi qui pensent que ce sport se limite à foncer et à tourner indéfiniment sur la piste en usant la bande des pneus. On s’identifie d’autant plus facilement au héros qui n’a aucun atome crochu avec la mécanique. Ce serai à notre époque, il conduirai une automatique pour s’éviter l’embarras de passer les vitesses et se concentrer sur la fluidité de sa trajectoire.


Le récit reste néanmoins cousu de fil blanc et on ne sera pas surpris pas le déroulé des événements, on sait exactement où se situe la ligne d’arrivée malgré les sorties chaotiques parfois emprunté : Le pilote fringuant qui casse la baraque par son habilité au volant, les conseils avisés d’un mentor paternaliste, une rivalité de cour d’école qui aboutira à une belle amitié, un accident traumatisant, une belle romance et une victoire à l’arrachée. Un bon coup de clé à molette derrière la tête aurait pourtant suffit à lui inculquer une leçon de vie sans avoir à subir un putain de carambolage au demeurant très spectaculaire. Mais le regretté Tony Scott fait aussi partie de ces solides artisans passé par le monde de la publicité et le cinéma d’action. Il sait donc mieux que personne comment mettre en valeur son produit pour passionner le spectateur. Tout passe par la vitesse et l’adrénaline ressenti sur le circuit, en alternant les prises de vues sur les visages, en caméra embarqué dans l’habitacle ou sur le champ grâce à la nervosité d’un montage qui tend à nous précipiter jusqu’à l’extrême limite du point de rupture.

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le 28 sept. 2023

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