Bienvenue en cinquième.

On prend les mêmes et on recommence, si ce n'est pour la réalisation qui passe des mains de Thor Freudenthal à David Bowers (Astro Boy) et la scénarisation des frères Filgo au duo Gabe Sachs/Jeff Judah, les fiers papa de la série 90210 Nouvelle génération. On pourrait redouter de gros changements, mais finalement, c'est à peine si on les remarque...
Greg (Zachary Gordon) a survécu à l'entrée en sixième et a fini par s'intégrer au collège. Cette année, il entre en cinquième. Sa vie serait presque heureuse si ses parents n'avaient pas décidé que lui et son grand frère, Rodrick (Devon Bostick), doivent passer beaucoup plus de temps ensemble. Face à celui qui fait de sa vie un enfer, Greg va devoir déployer des trésors d'ingéniosité, surtout s'il veut avoir une chance d'approcher Holly (Peyton List), la jolie nouvelle à qui il aimerait bien plaire...

Après un premier épisode correct qui avait largement attiré les foules, mais rencontré peu de succès auprès de la critique, en voici la suite, qui parait avoir été précipitée étant donné le court laps de temps qui sépare les deux. Cependant on arrive aisément à comprendre que la production ait voulu nous épargner d'ennuyeux changements d'acteurs, comme ce fut le cas avec Halloween 2, amputé de Daeg Faerch suite à son incroyable poussée de croissance. Il arrive même que sur un seul tournage la croissance pose problème, notamment avec Edward Furlong qui prit une tête de plus sur le plateau de Terminator 2.
Passé ces considérations, le film ne change pas d'un iota et reprend une formule identique, que ça soit l'humour, le casting, et évidemment l'esthétique qui proposait de micros dessins-animés en guise d'habillage.
Les scénaristes n'ont gardé que ce qui avait pu être dit de bon dans la presse, tout en faisant fi du négatif, nous servant un produit tout à fait comparable en terme de qualité, ni meilleur ni moins bon, se contentant d'amuser, fournir une légère morale très bon enfant, et surtout plaire à un vaste public.
Seul véritable changement, la disparition de Chloe Moretz, qui était une bonne béquille au premier opus, et qui nous manque, mais dont l'absence est compensée par un développement un peu plus poussé des personnages.

Bref, Le Journal d'un dégonflé : Rodrick fait sa loi est comme son prédécesseur, un bon divertissement familial, dont l'humour fera sourire les anciens et copieusement rire les plus jeunes (même malgré certains gags au concept un peu usé, dont la tentative de vidéo virale sur Youtube opérée par Greg et Rowley, nous rappelant évidemment Cartman et ses comparses). Ça n'est certes pas la comédie de l'année, mais pour une fois on n'aura pas l'impression de se taper un immondice comme Alvin et les Chipmunks, qui en plus de nous rendre fous, et abrutir nos enfants, nous indignait quant à ce qui avait été fait avec les personnages de notre enfance.
Bien que comme dit plus haut, l'humour soit du même niveau, on notera une légère évolution dans la narration, suivant la croissance de ses spectateurs, moins infantile, un peu plus adolescente, tout en restant politiquement correcte et parfaitement ingénue, et se concentrant d'avantage sur Greg, ses relations familiales, et sans oublier son acolyte Rowley. On appréciera également le revirement quant aux brimades, bien moins présentes, et c'est un plus, la bienséance ne voulant plus que ça soit un amusement de voir des jeunes servir de souffre-douleurs. Ni vous ni vos enfants en ressortirez plus intelligents, mais pas plus bêtes, ce qui n'est déjà pas si mal quand on voit le niveau actuel des comédies destinées à nos chères têtes blondes.
Pour conclure, tout le monde y trouvera son compte, adulte ou non, avec ou sans enfants, la bonne humeur omniprésente se montrant suffisamment communicative pour ne pas laisser de marbre.
Mention spéciale pour Devon Bostick, qui interprète le « terrible » Rodrick, grand-frère teigneux, mais pas si méchant, et surtout pas très finaud, servant plutôt bien une partie des gags grâce à son « intelligence » hors-pair.