Princesse JoJo

Et ceci conclut ainsi notre cycle consacré à Françoise Sagan, célèbre autrice connue pour bégayer comme personne et ayant une phobie administrative.

Vous êtes sur France Culture, et vous écoutez "un anime, un jour" et aujourd'hui nous allons consacrer notre émission du jour à une œuvre au titre Fortboyardesque bien que non charentaise car pas si à l'aise que ça dans ses pompes, à savoir "Josee, le tigre et les poissons".
En effet, sous un titre faisant penser à une épreuve du Fort à laquelle on aurait accolé une nouvelle amazone exotique ainsi que des animaux plus ou moins létaux (dont un gros félin), ce film va nous conter (car c'est le mot idéal pour ce film) une histoire digne d'un récit rêvé. Dans ce récit, les protagonistes vivront donc, de manière synthétique, à peu près une histoire de cette teneur:

Tsuneo est étudiant et passionné de plongée. Il ne cesse de s'émerveiller devant la beauté des profondeurs, et souhaite continuer ses études dans ce domaine et dans la mesure du possible à l'étranger. Josee (elle se fait appeler sous ce pseudo tiré d'un livre de Françoise Sagan) est elle une jeune fille en fauteuil roulant qui passe une grande partie de son temps à dessiner, à lire et parfois, à rêver d'océan. Le destin va faire que leurs routes se croisent.

• L'océan, c'est beau mais c'est loin

D'ailleurs, les amis de Bones continuent sur leur bonne lancée graphique, un peu à l'instar du travail que l'on avait pu voir dans Carole & Tuesday. Mais c'est très réducteur de les cantonner au travail sur cette série, le soin apporté au film est vraiment pas mal du tout, convaincant et propre. Ce qui m'a fait sourire, c'est que parfois, j'me suis dit "m'enfin c'est pas assez réaliste" avant de me reprendre aussitôt car c'est une critique hors de propos. En effet, contrairement à d'autres productions plus Shinkaiesques, le film présente un aspect un peu conte de fée dans son récit. Mais au départ, vous ne pouvez pas le comprendre. Alors au final, c'est du très bon Bones!

• Le chant des sirènes est envouant?

Je vous avoue qu'à mon grand désarroi je n'ai pas réussi à me concentrer sur les musiques. Cela m'arrive souvent, je suis passé outre, donc j'ai une petite dette personnelle envers ce film (que je corrigerais).
Par contre, Kaya Kiyohara est une nouvelle venue on dirait dans le monde du doublage. Et on voit qu'elle joue la comédie depuis longtemps (j'ai regardé sa filmographie, elle a joué Hinata dans l'adaptation en live action de 3-gatsu no lion... ce qui me rend immanquablement curieux de le voir maintenant -- n.b après rédaction: je l'avais déjà vu, et je confirme, c'est une super actrice).

• Le conte est-il bon?

Il y a des moments où ce film peut faire taire le spectateur que je suis, juste parce qu'il demande de contempler et d'écouter quelque chose de simple, mais d'assez fort. Il y a d'autres moments où le film est plus dans les marqueurs du genre, et ne sors pas vraiment des clous. Cette petite dualité m'a laissé assez dubitatif par moment car j'ai eu l'impression de louper quelque chose.
Néanmoins sous un aspect assez naïf, l'anime arrive néanmoins à boucler son histoire de manière propre et en utilisant des marqueurs, des répétitions.
Certaines attitudes de Josee sont assez obscures de mon point de vue, et il m'a semblé que le récit essayer d'emballer trop les évènements en loupant l'essentiel. Pourtant le film parvient à le faire quelques temps après, à la faveur d'un changement de perspective pour Tsuneo, et une fois de plus au travers des actions de Josee. Mieux, c'est exactement à ce moment là que moi, être humain à peu pres normal qui essaye de trouver sa place dans la galaxie, me suis retrouvé à être épaté par l'écriture d'une scène où notre héroïne devient inspirante, comme la conteuse d'une vie rêvée, comme celle qui distribue des rêves.
Et ce moment est magique.
Je déplore un peu de ne pas avoir retrouvé ce sublime partout, cette captivation. Au delà de prendre des marqueurs temporels et de répétitions pour les scènes marquantes, le film manque d'un petit peu de profondeur à mon goût.

• Conclusion

L'exercice même de réaliser un tel film est difficile je crois, ma raison me dirait de lâcher un peu plus prise envers ce film. Mais j'ai une impression curieuse après avoir vu ce film. Non pas que le film n'est pas bon, très très loin de là. J'ai la même impression qu'avec un anime de 13 épisodes qui semble avoir oublié un morceau en route (et d'ailleurs Kotaru Tamura en semble conscient car dans la mini intervention que l'on voit sur le Facebook d'Eurozoom, il parle de la durée du film, comme par hasard ^^). Au passage on est plutôt gâtés par Eurozoom cette année, entre Violet Evergarden, ce film, Detective Conan... manquerait plus qu'Evangelion tient.
Les logiques économiques de production font-elles des films dont certains peuvent retirer un manque? C'est déjà le cas pour les diffusions télévisées, mais maintenant les films?
Je ne connais pas l'histoire originelle ni si la possibilité était d'enrober un peu plus l'histoire. La destination est importante, elle est satisfaisante, mais le vol fut perturbé par quelques petits trous d'air, de récit de qualité me semblant inégal.
Néanmoins, on reconnaît un bon film à sa capacité à créer des souvenirs. Je sais que ce film possède un passage, peut-être plusieurs, qui peuvent marquer.
C'est juste ça un bon film au final peut-être.
Notez que je ne parle pas du handicap de Josee, et la raison est simple: quand on la voit évoluer dans le film, elle est plus valide et humaine que nombre de gens normaux. Donc pas de raisons de mon point de vue, de la considérer différemment (au final, c'est juste une sorte de ptite geekette trop mignonne qui dessine) (n.b après rédaction initiale: et elle est pénible comme fille mine de rien).
J'ai envie de revoir Kotaru Tamura dans un autre film, je ne suis pas convaincu à 100% :)

P.S: comme je suis tigre en signe chinois, je peux vous attaquer par la pensée si vous récupérez tout ou partie de cette œuvre.
P.S: en fait, je ne suis pas tigre.