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Salut les amoureux ? On s'est aimé comme on se quitte...

"On s'est aimé comme on se quitte. Tout simplement sans penser à demain

A demain qui vient toujours un peu trop vite... Aux adieux qui quelque fois se passent un peu trop bien

Voici les premières paroles de ma chanson préférée de Joe Dassin, et une des chansons que j'ai le plus écoutées, toutes confondues... Quelle nostalgie....

Je n'ai jamais été "fan"d'un groupe ou d'un chanteur mais plutôt d'un disque qui me plaisait ou pas. C'est ainsi que dans ma discothèque, j'ai à la fois des "Beatles", mais aussi des "Hollies", aussi bons mais méconnus, et bien d'autres que j'aimais tout autant comme les "Pink-Floyd"...

J'ai écouté un jour avec plus d'attention "Salut les Amoureux" quand on m'a révélé que les paroles relataient la séparation de Joe Dassin d'avec sa première femme. Si Joe ne voulait pas que sa vie privée transpire dans le domaine public, il ne s'opposait pas non plus à ce que ses paroliers s'en inspirent : ici une de ses soeurs, et un de ses paroliers : Claude Lemesle...

"Le roman de la vie de Joe" m'a donc aidé à en savoir un peu plus sur l'artiste, sur l'homme dont on pourrait résumer la vie en deux étapes selon l'épouse qu'il avait :

une étape ascensionnelle avec Maryse Grimaldi jusqu'en 1977, puis une descente aux enfers avec sa seconde épouse où il redescendait marche après marche un escalier qu'il avait durement gravi.

Le document est une petite merveille, une des meilleures biographies que j'ai pu voir, et pas seulement sur ce seul artiste.

Elle est aussi rigoureuse, métronomique, qu'un biographe historien expérimenté aurait pu le faire... Ne cédant pas non plus à l'encensement des journalistes "people", et en se basant sur beaucoup de faits racontés par des témoins... Et pas n'importe lesquels...

Une belle réalisation de Pascal Forneri dont le nom ne vous dira peut-être rien ? En tout cas, il est tombé tout petit dans la potion magique de la vague yé-yé puisque un de ses précurseurs français n'était autre que son père : "Dick Rivers", le chanteur soliste des "Chats sauvages" qui disputait la tête du hit-parade à "l'Eddy Mitchell des chats sauvages" .

Pascal avait donc dû baigner dans cette atmosphère de chanteurs, paroliers, auteurs et semblait avoir trouvé sa voie mais il est subitement décédé en décembre 2021, à l'âge de 56 ans et deux ans après son père...

Pour évoquer cette vie de Joe, il a donc interrogé celle qui pendant 11 ans à été ce dont tout homme rêve : sa fille, sa mère, sa femme, son amante : Maryse Grimaldi qu'il avait rencontrée chez Barclay lors d'un repas.

Un coup de foudre réciproque qui avait déclenché la carrière musicale fulgurante du chanteur qui rêvait à cette époque d'être romancier. Mais il fit la cour à cette jolie fille en lui chantant du folk-song à la guitare... Et elle; le suivit durant onze ans dans tous ses déplacements renonçant à ses grossesses, et étant à la fois sa responsable de communication, sa secrétaire de direction, (...)ce qui était exceptionnel à l'époque... Le succès de Joe était aussi le sien, dans l'ombre...

Mais Forneri interroge aussi une partie des auteurs compositeurs ayant fait le succès de Dassin et l'ayant côtoyé de près, Jacques Ourevitch, un ami journaliste, Alain Giraud, Pierre Lumbroso, Claude Lemesle déjà cité et des autres...

Le récit est sans complaisance : il relate que, un de ses paroliers excédé par son perfectionnisme déclarait avec humour le trouver "atta-chiant" ? Le chanteur avait apprend-on de Maryse, des moments où il tombait souvent dans une déprime noire avant de revenir une demi-heure plus tard prendre sa femme dans ses bras et la faire danser, ce qui selon elle est typique du tempérament slave....

Jamais satisfait de lui Joe Dassin travaillait comme un malade et rêvait de longue date de chanter le "tube de l'été" ce qui arriva avec ce mémorable slow "l'été indien", chanté dans toutes les langues et pas encore oublié...

Maryse révèle aussi que ce fut son mari le détenteur du plus gros contrat attribué par une maison de disques à une star : en 1976, CBS lui signa un chèque de 5 millions de francs... leur permettant de faire construire une immense propriété à Feucherolles...

Maryse attendait un enfant, mais le bébé mourut cinq jours après sa naissance... Ce qui affecta le couple. Elle constate :

"Cette vie qui nous avait jusqu'alors tout offert, à commencé à tout nous reprendre...

Et Joe est mort de l'argent. Quand on devient immensément riche, on sait qu'on peut tout se permettre, même l'interdit... Et on commence à brûler la vie par les deux bouts, faire des choses qu'il ne faudrait pas..."

Joe chantait : "les matins se suivent et se ressemblent"

Toujours accolé à la même femme, peut-être avait--t-il ressenti ça comme un carcan ? Pourtant, elle lui laissait des espaces de liberté... Un amour finit-il par s'user au point qu'on ne sache plus quoi se dire ? Maryse fait un bilan de long bonheur, sans crises, sans engueulades, au point de divorcer à l'amiable.

Un jour Joe et une de ses connaissances allaient déjeuner à Courchevel, lorsqu'une jeune femme vint éhontément s'inviter à leur table... Elle y fut vertement rembarrée et s'en alla en pleurant.

Emu, Joe la suivit : elle allait devenir sa seconde femme et lui faire deux enfants.

Cette mésalliance fut un enfer que le chanteur compensait par toutes sortes d'addictions... Un témoin narre qu'à Nantes il était bourré au point de ne plus se souvenir des paroles de ses chansons et déclarer forfait...

Les disputes du nouveau couple était si violentes que Christine balançait les meubles des hôtels par les fenêtres. Et le même témoin de souligner : " Vous savez, quand au moment du divorce, un juge décide de confier deux enfants à un père saltimbanque plutôt qu'à la mère, c'est ce que celle-ci traîne vraiment derrière elle un lourd passif !"

Tout le monde et ses médecins avaient prévenu le chanteur : si vous continuez à ce rythme, vous n'atteindrez jamais l'âge de cinquante ans... Peu de temps avant sa mort, Maryse qui n'avait aucune rancœur pour Joe et aucune animosité envers sa nouvelle femme, l'avait trouvé très atteint, souffrant mmoralement beaucoup d'un divorce qui se passait mal... La proie pour l'ombre ?

Son histoire finit mal aussi ... Mais on n'a pas tout dit sur sa mort... Et je n'en dirai pas plus sauf à ceux qui m'interrogeraient...

Ce document a le grand mérite aussi de ne pas nous imposer 90% de chansons pour ne se contenter de 10 % de récit... Bien sûr, on entend les tubes qui firent le succès du chanteur mais rien d'excessif... Un adieu qui lui ne s'est pas bien passé comme il le chantait...

J'ai enregistré ce téléfilm : il est tellement riche en informations que j'ai dû en oublier !

Et Pascal Forneri n'en réalisera plus d'autre, hélas...

France 3 le 29.08.2022-

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le 15 août 2022

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