En cette drôle de période, on se dit qu'un film de Noël suffit pour se vider la tête et permet de se mettre tout doucement dans l'esprit des fêtes. Jingle Jangle : Un Noël enchanté, production Netflix de cette fin d'année, semble être le produit idéal avec son univers fantasmagorique pailleté et multicolore qui en met plein les yeux. On a qu'une envie, c'est de goûter à ce petit bonbon sucré ! Et c'est vrai que visuellement, on a là une montagne d'effets spéciaux réussis, des costumes victoriens et décors intemporels et originaux ainsi que des séquences animées de qualité qui prennent en charge les quelques ellipses du récit. L'inconnu David E. Talbert, à qui l'on doit la mise en scène et le scénario, assure un spectacle festif et chaleureux, rempli de bons sentiments. À la fois conte de Noël, récit initiatique, fantasy et comédie musicale, Jingle Jangle raconte l'histoire d'un inventeur de renom aux idées farfelues qui se voit sombrer dans l'oubli suite à la trahison de son avide apprenti. D'autres malheurs succéderont à celui-ci, poussant l'inventeur à s'isoler et oublier l'étincelle de magie qui fût jadis son plus grand don. Au début, j'étais plutôt séduit par ce paysage enneigé où ça chante, danse et joue. La première chanson est selon moi la plus réussie. Les références sont nombreuses : on pense aux histoires de Charles Dickens ou encore aux classiques de Casse-noisette ou Pinocchio, tout ça servi par un casting afro-américain qui délivre des performances vocales aux sonorités R&B et des chorégraphies énergiques. Malheureusement, j'ai fait l'erreur de le regarder en français, ce qui a considérablement amoindri la qualité des chansons. Mise à part quelques belles vocalises, soit je ne comprenais pas les paroles, soit je les ai trouvé incroyablement banales et bêtes ("Il va fonctionneeeeer ! Oui il va fonctionneeeeeeer !") et au bout d'un moment, j'ai même saturé avec ces chorégraphies survoltées et hystériques qui ne se fondaient plus très bien dans le décor... Il faut croire que le trop plein de sucre à fini par me dégoûter car même Forest Whitaker, que j'aime beaucoup, m'a déçu dans sa performance que j'ai trouvé très plate, préférant largement l'inconnue Lisa Davina Phillip dans un rôle secondaire très cocasse. Pour ce qui est de l'histoire de rivalité d'inventeurs, elle aurait très bien pu se raconter dans un autre cadre, hors fête de fin d'année, qu'on aurait pas vu la différence. De plus, cette touche de mathématiques et d'intelligence surdéveloppée ne m'a pas du tout séduit, tout comme ces calculs mentaux qui flottent dans l'air comme par magie... Ça ne m'a pas aidé à m'identifier aux personnages et à m'attacher à eux. Il y a juste le message très simpliste et maintes fois répétés "Il faut croire à la magie pour qu'elle arrive" qui rappelle Peter Pan et sa poussière de fée, et encore... Ça reste un divertissement potable, à l'esthétique chargée, mais on est loin de la fantaisie touchante de Klaus, également disponible sur la plate-forme depuis l'année dernière et que je recommande vivement.