Il n'a pas fallu attendre l'apparition d'une certaine trilogie coquine pour voir apparaître des pseudo films coquins sur le thème de la domination. Même la télévision américaine des années 90 avait exploité ce filon en profitant du succès de Basic Instinct et de la banalisation du porno. Alors lorsque j'ai appris qu'une certaine ancienne starlette de la télévision (que désormais les moins de 18 ans ne doivent pas connaître) a cachetonné dans ce genre de (télé)film, cela m'a intrigué. Pourrais-je le mettre un jour dans un festival du nichon inconnu? Cette question m'a taraudé jusqu'à la 7ème minute.
Passons rapidement les nombreux points négatifs du film (sinon on y sera encore demain) :
- le téléfilm se passe en 1h23, mais meuble désespéramment. (Par exemple la scène d'ouverture est une version tronquée d'une autre scène qui arrivera 40 minutes plus tard sans qu'il n'y ait de pertinence.)
- l'histoire n'est pas censée se passer dans un village mais pourtant il y a vraiment peu de monde (moins de 10 habitants). Ainsi, l'héroïne est la sœur d'une policière enquêtant sur une série de meurtres, et elle consulte un psy qui se révélera être le principal suspect dans cette affaire. Ce serait une coïncidence étrange si une autre patiente se faisait également assassiner. Je ne spoile donc pas en affirmant qu'en plus le coupable soit un proche.
- les dialogues d'une insipidité rare, compensée par certaines incohérences du genre "je viens de dire au téléphone à ton patron que tu aurais un peu de retard, vas-y vite. Et si on faisait l'amour maintenant?" Nullité scénaristique ou exemple d'une légendaire lubricité féminine?
- la musique est une immonde soupe pseudo romantique made in nineties qui donne une érection quand vient l'idée d'asphyxier son compositeur.
- une réalisation banale qui devient très confuse lorsqu'il s'agit de filmer les meurtres (on est dans un téléfilm pseudo érotique, pas un giallo).
- vous attendiez-vous à ce que le casting ne soit pas lamentable?


Parmi les points positifs :
- la fin qui réunit tous les pires clichés du mauvais thriller (coupable prévisible mais 100% improbable, situations paroxystiques farfelues, et le bon vieux coup du "je fais le mort pour pouvoir attaquer par surprise à nouveau). Un tel feu d'artifice réussit à faire fonctionner les zygomatiques pendant un long moment.
- plusieurs scènes pour les fétichistes des poitrines dénudées. A ce propos, durant le visionnage, existait un vrai suspense : Shannen Doherty avait-elle une doublure? La question est oui et non. Il existe un plan général où on voit les seins et sa tête (alors qu'avant on voyait les seins seuls ou les seins et le menton).
Sinon je risque de décevoir les adeptes de BDSM. Si Shannen Doherty met ses mains dans le dos pour jouer à l'héroïne ligotée, son personnage perd mystérieusement son alliance lorsque l'on voit les gros plans de ses mains menottées.


Il s'agit donc d'un vulgaire téléfilm ni fait ni à faire. Sa seule raison d'être est de montrer Shannen Doherty dans des situations pseudo érotiques. Au-delà de ça et de quelques fous rires nerveux il ne mérite même pas d'exister.

Créée

le 14 juin 2015

Critique lue 1.7K fois

1 j'aime

Jibest

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

1

Du même critique

Haute tension
Jibest
3

Départementale de la mort!

J'aime mon pays et j'aime les films d'horreur mais c'est pas qqch de compatible malheureusement. Je me le suis prouvé une nouvelle fois avec ce film qu'on met pourtant dans le haut du panier de la...

le 23 mai 2014

32 j'aime

11

Le Petit journal
Jibest
7

Alternative à 50 JT

Le PJ est peut-être un journal agaçant, moralisateur, meublant parfois au point de devenir un nouveau magasin Ikea, confus entre ses moments sérieux et humoristiques souvent l'un après l'autre sans...

le 21 avr. 2014

31 j'aime

23

Merlin
Jibest
2

Critique de Merlin par Jibest

Une série fantastique : - Gandalf se transforme en Jugnot avant d'aller papoter avec Saroumane (qui s'est tressé la barbe) - Un raton-laveur américain à Brocéliande - La célèbre chaîne de montagnes...

le 30 oct. 2012

20 j'aime