J’ai toujours bien aimé les films de Maïwenn réalisatrice. Enfin jusqu’à ADN, pas du tout adhéré. Celui-ci, présenté hors compétition et en ouverture du dernier Festival de Cannes a piqué tout de même ma curiosité car il avait l’air, d’après la bande-annonce, de ne pas ressembler à tous ses autres. Et en effet, cela n’a rien à voir. Elle n’a jamais fait aussi académique. Mais le tout est vraiment très bien fait. La mise en scène est superbe même si elle aurait gagné à être un peu moins sage. Le récit est sans surprise, avec tout de même des résonances actuelles, mais on se laisse happer par le destin de cette femme dont rien ne laissait présager le succès et la chute. Mais on ne cherchera pas la vérité historique…Techniquement c’est vraiment superbe, rien n’a été laissé au hasard. L’interprétation est aussi de qualité. La réalisatrice s’est octroyée le premier rôle et elle a bien fait, elle est impeccable dans le rôle de la courtisane. Je m’attendais à une catastrophe avec Johnny Depp en Louis XV mais ça passe. Même son accent n’est pas spécialement gênant. Bon, il n’a pas non plus des tonnes de dialogues à déclamer. On retrouve aussi avec plaisir Pierre Richard, Noémie Lvovsky, Melvil Poupaud, India Hair, Pascal Greggory ou Micha Lescot, entre autres. Mais la palme revient à Benjamin Lavernhe le plus convaincant de tous (et qui, parait-il, a impressionné Johnny Depp). Au final un beau film, une belle fresque historique autant qu’intimiste, touchante voir émouvante, qui s’avère être, pour moi, une très bonne surprise. Voyons ce que Maïwenn nous réserve pour la suite. En attendant, voilà une bien belle réussite.