Un film intelligent, qui met en lumière une initiative passionnante tant d'un point de vue moral que civique, la justice restaurative - ce qui n'a rien à voir avec la cantine (pardon) - à savoir la mise en confrontation des victimes et des auteurs d'infractions, ce qui permet aux uns et aux autres de mettre un visage et donc un être humain derrière un traumatisme. Et la réalisatrice (déjà à l'œuvre derrière le superbe pupille) de choisir la bonne direction, avec tout le tact et l'intelligence déjà démontrée dans son précédent film, à savoir de ne pas aller dans le mélo, de ne pas jouer la surenchère, mais au contraire d'en faire quasi un documentaire sur le fond comme sur la forme, minimaliste, avec une caméra posée, pour filmer des scènes de dialogues, sans jugement, et laisser transparaitre l'émotion au travers d'un mot, d'un geste, mais sans jamais oublier de raconter quelque chose, sans jamais oublier de faire du cinéma.
Le casting est tout simplement incroyable, chacun ayant sa propre partition à jouer pour étoffer la vision d'ensemble, sans redondance. Et même si on sent les maladresses et les hésitations du scénario à faire exister les médiateurs (personnes qui sont essentielles dans ce processus et font un travail phénoménal, mais qui, de part leur fonction, doivent d'effacer), on oublie vite, happer par cette galerie de personnages et l'empathie qu'on éprouve pour eux.