Je ne me souviens de rien par Sébastien Picout

« À la fois fascinant et perturbant, le film « Je ne me souviens de rien » est un beau found footage sur le parcours aléatoire de la réalisatrice Diane Sara Bouzgarrou, elle-même bipolaire, qui s’amuse à filmer n’importe quoi : lumière, couloir, entourage, objets, et à se filmer ... Quelques mois de l’année 2010-2011 est une période intense pour elle, maniaco-dépressive car elle ne se souvient rien des moments de sa vie. Elle filme, elle de pour ssine, elle prend des photos, elle écrit dans des carnets. Ses souvenirs sont stockés dans l’ordinateur grâce à son compagnon Thomas. Ce sont des traces précieuses pour pallier à son amnésie. Le but de ce film est de reconstituer sa mémoire et d’essayer de montrer la réalité de sa maladie : les troubles bipolaires. On découvre la générique noire avec des lettres blanches, symbole du contraste et aussi de l’oubli, puis avec des photos diapositives en accéléré comme des flashs de souvenirs, ce qui est assez pesant. Au début du film, les scènes sont angoissantes car elles me donnent l’impression de se laisser aller. On ne comprend pas tout de suite le contexte vécu par la réalisatrice Diane Sara Bouzgarrou et on est amené à nous interroger sur le sens de ces scènes et des dialogues. Plus tard, on découvre et on comprend que c’est bien et bel le vécu de certains malades bipolaires, confrontés à des crises maniaques ou dépressives, qui leur font oublier ce qu’ils vivent.


Intense et dérangeant aussi car le film « Je ne me souviens de rien » est tellement profond dans l’intimité de la réalisatrice Diane Sara Bouzgarrou. Pour moi, c’est un intéressant regard psychopathologique sur son parcours en tant que malade bipolaire dans la société. Ce qui m’a frappé le plus dans le film, c’est de constater que Diane Sara Bouzgarrou en filmant, n’ait aucune conscience du malaise de son entourage, parents et compagnon qui s’efforcent à trouver une bonne distance face à son attitude envahissante avec la caméra, et du monde extérieur qui l’entoure. Pour moi, les malades bipolaires sont dans un scaphandre où c’est tellement vivant, fou et joyeux ou c’est très plat et déprimant. Cette folie est une véritable emprise sur son corps, ses pensées, ses souvenirs et ses actes, ce qui les exclut davantage de la société, d’où un certain sentiment de solitude.


Très beau film par la richesse des images artistiques ! En effet, Diane Sara Bouzgarrou a une grande sensibilité par rapport à l’art, un moyen important d’expression et aussi une trace pour sa mémoire. Son expression corporelle est d’une grande intensité. Ce film est aussi une sorte de tubes à prisme de différentes couleurs tant qu’il reste sur le fil mystérieux et envoûtant avec de belles couleurs pour associer à la folie. La fin du film est touchante car Diane Sara Bozgarrou exprime sa volonté de guérir des troubles bipolaires en enlevant les parties du visage ... Beau film pour nous sensibiliser sur la réalité des troubles bipolaires ! »

SébastienPicout
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le 22 mars 2018

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