Une chronique banale de trois femmes arabes, inutilement reliée, qui n'apporte rien de nouveau sur l

Il y a certes de la bonne volonté à revendre et les meilleures intentions du monde dans ce long-métrage mais c’est aussi un condensé de banalités et de déjà-vu. « Je danserai si je veux » tente d’abord de dénoncer le poids des traditions religieuses et sociales pesant sur la femme arabe pour ensuite prendre plus généralement le pouls de la condition féminine à Tel-Aviv. Et, en filigrane, de délivrer un message prônant la paix entre juifs et palestiniens, ce que tout film de ce type tente généralement de faire.


Après un début laborieux, où on hésite à dire si les scènes d’introduction sont expédiées ou trop longues, on se rend vite compte que le film aurait pu tout aussi bien se diviser en trois segments ou court-métrages différents, tant le fait de lier les trois protagonistes par une colocation n’apporte strictement rien au récit. Qui plus est, si les personnages sont bien dessinés, ils ne sont que des archétypes couvrant une partie du prisme de la femme arabe actuelle. Ici nous avons droit à la femme libérée, la femme soumise et religieuse et la lesbienne. Il ne manque plus que l’intégriste pour parfaire le catalogue un peu cliché de la palestinienne…


Si le film se suit sans déplaisir pour autant, il est vraiment dommage que jamais nous ne soyons surpris par ce qui se passe sur l’écran et qu’on la désagréable impression d’avoir vu ça mille fois avant. L’ensemble des situations est téléphonée et l’énergie des trois interprètes ne parvient pas à nous sortir d’une certaine torpeur. Quelques rares moments éparpillés sur la durée du long-métrage viennent égayer un peu cette chronique anecdotique mais tout cela est tellement attendu que l’on ne parvient même pas à se les remémorer.


On apprécie le côté revendicatif et cet esprit de liberté que la réalisatrice parvient à insuffler à « Je danserai si je veux ». Néanmoins, l’aspect documentaire voire trivial de la mise en scène accentue encore la ressemblance avec une palanquée de films du même type, issu du Printemps arabe et de la vague culturelle contestataire qui en a découlé. Les meilleures intentions ne font pas toujours les meilleurs films c’est connu, surtout quand ceux-ci enfoncent des portes déjà grandement ouvertes.

JorikVesperhaven
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le 13 avr. 2017

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Rémy Fiers

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