Les années 1990, où la décennie de l'horreur pour William Friedkin. Il ne réalisera que trois films durant cette période, mais qui seront aussi des échecs cuisants, comme s'il perdait d'un coup sa rage des périodes précédentes. Et là, avec Jade, on sent qu'il a accepté ce projet afin de pouvoir se remettre en selle ; après tout, c'est l'époque où le thriller érotique faisait florès, en particulier avec Basic Instinct, écrit par Joe Eszterhas. Qu'on retrouve aussi au scénario de Jade.


David Caruso, pas encore expert, mais adjoint du procureur, enquête sur la mort d'un millionnaire décadent aux bras d'une prostituée, dont le seul indice est un bijou où est inscrit en chinois Jade. On retrouve aussi Chazz Palminteri, Michael Biehn (avec moustache), Richard Crenna et pour la bombe sexuelle du jour, Linda Fiorentino.
Cette dernière est désormais oubliée, s'étant apparemment retirée du cinéma depuis 2009, mais de par sa voix chaude et son apparence froide, elle dégage quelque chose, mais n'espérez pas voir des acrobaties à la Sharon Stone, car si on retire une scène où elle téléphone nue, avec la caméra placée au plafond, elle reste au fond très sage, quand elle n'est pas doublée dans sa seule scène sexuelle où elle est de dos. D'ailleurs, si on parle de cul, et tant qu'à être réaliste, ou crédible, on voit une scène de levrette ridicule à souhait, où on voit très bien que le mec ne pénètre pas, imitant les mouvements du bassin d'une telle position !
Mais plus généralement, Jade me rappelle cette série de téléfilms que diffusait TF1 dans les années 1990, Hollywood Night, qui étaient aussi des policiers, des thrillers, avec parfois un bout de téton pour appâter le chaland, mais qui étaient déjà ringards à l'époque. De plus, l'image plein écran proposée par le dvd n'aide pas à se sentir devant un film, qui est plan-plan au possible, avec beaucoup de gros plans, avec seule une poursuite automobile à San Francisco qui nous réveille un peu, et qui est un peu la marque de fabrique de William Friedkin. En plus de l'exploration du mal en chacun d'entre nous, qui trouve son sens notamment dans le titre-même.


Mais il faut se rendre à l'évidence : Jade est un film raté, où le réalisateur a encore essuyé un bide, car travaillant sans génie un thriller qui aurait pu être beaucoup plus efficace.

Boubakar
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le 28 mai 2020

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