Sandrine Bonnaire est une comédienne rayonnante et attachante doublée d'une femme de conviction. Pour son premier film de fiction, elle a choisi d'aborder un sujet difficile : comment vivre, survivre, après la perte d'un enfant ? Sur un scénario, inspiré en petite partie de l'histoire de sa mère à qui le film est dédié, Sandrine Bonnaire s'attache aux pas d'un homme, Jacques (William Hurt), qui revient en France pour régler la succession de son père et en profite pour revoir Mado (Alexandra Lamy) avec qui il a eu un enfant aujourd'hui décédé. Mado a refait sa vie et un autre enfant, Paul, 7 ans. Au gré de leurs rencontres, un grande complicité va naître entre Jacques et cet enfant. Gênée par ce rapprochement, Mado interdira à son fils de revoir Jacques qui, par amour (?) va s'installer secrètement dans la cave de l'immeuble où habite son ancienne maîtresse.
A partir de ce canevas, Sandrine Bonnaire essaie de nous faire partager le désarroi de cet homme dont le deuil est impossible et qui va peu à peu s'enfoncer dans la folie. Malheureusement, elle n'y parvient pas. Le film traîne en longueur, chemine dans les directions incertaines du thriller pour revenir vers une trame mélodramatique. C'est long, très long, très répétitif aussi. William Hurt, le visage fermé, dur, joue l'intériorité. C'est tellement intérieur que je n'ai pas perçu grand chose, ni ambiguïté, ni amour, ni folie. Bloc humain monolithique, il hante le film sans générer la moindre émotion à l'exception peut être de la scène d'où est tiré le titre de ce film. Face à lui, Alexandra Lamy, toute en retenue, est vibrante d'émotion. Chacune de ses apparitions donne de la chair à cette histoire et confirme qu'elle est vraiment une de nos grandes comédiennes aussi crédible dans la fantaisie que dans le drame. Bien que double parfait de la réalisatrice ( la ressemblance est frappante entre la réalisatrice et la comédienne), son rôle est un peu laissé de côté pour donner la vedette à William Hurt. Du coup, la situation un peu limite de l'installation de Jacques dans la cave, devient totalement improbable. Couché à même le sol mais toujours propre, le visage aussi expressif qu'un masque mortuaire, on perçoit bien qu'il déraille, mais, ayant décroché depuis un moment, on s'en fiche quand même un peu. Pendant qu'il s'enfonce dans la folie, le spectateur plonge dans l'ennui.
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pilyen
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le 2 nov. 2012

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