Je vous avoue que le catch ne fait clairement pas partie de mes passions, je ne connais que peu de choses à ce milieu, bien que j’ai pu voir quelques matchs et encore moins les légendes qui peuvent l’entourer, je n’avais donc aucune connaissance de cette grande famille qui sera représentée ici, sachez que c’est pourtant une histoire vraie. Une histoire vraie qui va se montrer dans tout ce qu’elle a de plus tragique, de plus dramatique et même de plus révoltant, c’est avant tout cette famille qui sera sous le microscope, la manière terrible dont elle s’est construite, sous l’égide d’un père tyrannique, qui ne vit que pour le succès qu’il n’a jamais eu, mais qu’il reporte de manière si violente sur ses fils. Exemple typique d’une masculinité toxique poussée à l’extrême, comme quoi, être un garçon n’est pas toujours plus enviable que d’être une fille, lorsque l’on tombe sur un homme tel que lui, un homme que l’on ne peut même plus considérer comme un père, qui instaure une compétition entre ses propres enfants, les classant lui-même par préférence, achetant leur amour à grands coups d’exploits sportifs qu’ils doivent nécessairement effectuer. Le milieu du catch n’est alors qu’un prétexte, celui par lequel cet homme va instaurer sa poigne de fer, alors que ça aurait pu rester une passion familiale, il en fait le théâtre de son éducation maltraitante, propulsant ses enfants dans un succès qu’ils n’ont jamais voulu, mettant toujours plus de pression sur leurs épaules, allant jusqu’au point de non retour, sans jamais qu’il ne se remette en question. La réalisation de Sean Durkin est incontestablement sublime, une véritable claque artistique, malgré une atmosphère extrêmement éprouvante, son jeu de lumière met en avant de manière bouleversante cet univers si rugueux, si difficile, j’ai été littéralement touchée en plein cœur par sa vision des évènements. Visuellement, bien que très sobre, très épuré, c’est une véritable pépite, une œuvre d’art à part entière, d’une douceur extraordinaire, malgré la violence psychologique inhérente à cette situation, on vient l’enrober de lumière, pour atténuer un peu la brutalité de ce qui se déroule. En ce qui concerne le scénario, assez simple, il retranscrit l’épopée incroyable de cette famille, qui aurait pu paraître enviable, jusqu’à ce qu’on en découvre les coulisses, la manière dont le succès a pu corrompre une simple passion, celle d’un sport à part entière, qui demande un investissement physique absolument bluffant, bien que l’on puisse penser que tout n’est qu’apparences dans ce spectacle. C’est un récit littéralement bouleversant, qui n’aura de cesse de nous révolter, parce que ce n’est pas ça être père, ce n’est pas détruire ses propres enfants, les laisser à leurs démons, pour peu que le succès soit au rendez-vous, les pousser à se déchirer, pour obtenir les miettes d’amour d’un père, qui n’a rien à offrir, si ce n’est son égoïsme. Quant au casting, il est tout simplement exceptionnel, Zac Efron tient à mon sens son meilleur rôle, mais Harris Dickinson, Jeremy Allen White et Stanley Simons sont tout aussi bouleversants, notons également la performance incroyable de Holt McCallany, mention spéciale pour une Lily James fabuleuse.
En bref : Un film tout simplement extraordinaire, le récit d’une épopée du sport incroyable, qui brille par son succès, mais qui dévoile en coulisses, la vie littéralement dramatique de cette famille, placée sous l’égide d’un homme qui ne vit que pour la gloire, celle qu’il n’a jamais pu obtenir lui-même, qu’il va infliger de la plus violente des manières à ses propres enfants, peu importe les sacrifices, les souffrances, pourvu que les lauriers lui reviennent !
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