Petit film "basé sur des faits réels" accrochant le milieu montagnard qui a le vent en poupe en ce moment.

Pour répondre à Reese Witherspoon, on a ici une très convainquante Naomi Watts en quinca blessée par la vie, épurant son immense peine sur les sommets enneigés. Mais si Wild avait une puissance narrative plus forte et reprenait parfois les codes du thriller avec notamment une fin à rebondissements, Infinite Storm développe en 95 minutes un récit simpliste et appréciable découpé en trois parties :


Partie I : L'amour de la nature

Les trente premières minutes du film sont belles et lentes. Etant moi même amoureux de la montagne et du trekking, j'ai beaucoup aimé me laisser lentement emporter avec ce personnage silencieux et écouter comme elle le très beau travail sonore effectué sur cette partie. Les images ne sont pas forcément digne d'un documentaire Netflix, mais le réalisateur réussit à capturer l'âme de la montagne, ce sentiment de solitude et de chemin de croix qu'on peut y ressentir. On ne quitte pas Naomi Watts des yeux, et c'est tant mieux parce qu'elle fait vivre son personnage comme personne, et nous donne envie de l'accompagner sur son sentier de pénitence.


Partie II : Bear Grylls n'a qu'à bien se tenir

Infinite Storm est un survival. Et forcément, une fois le décors posé, il faut passer à la partie 127 heures du film. Celui ci a encore une fois l'intelligence de se contenter de peu, et donc d'être réaliste : chute dans une crevasse, dégâts du froid, jeune inexpérimenté, bref encore des conditions, certes ultimes, qu'on peut tous à notre échelle vivre en montagne. Là encore, Watts est de tous les plans, mais son personnage de sauveteuse débrouillarde est bien écrit, et suffisemment bien joué. Pas besoin de scènes d'actions ni de CGI : on est dedans ! Bravo également pour les sons dans le blizzard.


Partie III : gnan gnan

J'ai détesté Wild. Pour plein de raisons que je ne traite pas ici. L'une d'entre elles se retrouve dans Infinity storm : le parallèle entre le trekking et l'auto flagellation peut être interessant, mais on a encore droit à 30 minutes de conclusion mielleuse se terminant en beauté par une photo de la vraie Pam, et de sa vie changée par son aventure. Je ne pense pas que les 60 minutes précédentes n'aient besoin de cette dernière partie qui met des mots et des larmes sur tout ce qu'on avait bien compris auparavant. Dans mon cas, çà m'a plutôt fait décrocher du sujet.

Conclusion : autant faire mourir tout le monde comme dans Everest sur une musique de violons stridente.

Jb_tolsa
6
Écrit par

Créée

le 9 mai 2022

Critique lue 1.9K fois

4 j'aime

4 commentaires

Jb_tolsa

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

4
4

D'autres avis sur Infinite Storm

Infinite Storm
MademoiselleC
7

Incroyable histoire.

Tiré de faits réels, cette histoire est vraiment incroyable. Bien que romancé à plusieurs moments, Infinite Storm est très bien mené, proche de la réalité. Touchant de par ses personnages et sans en...

le 13 juin 2022

1 j'aime

Infinite Storm
JorikVesperhaven
4

Tempête de l'ennui.

Encore un film tiré de faits réels! Cette appellation devenue bien trop commune et utilisée un peu n’importe comment deviendrait presque un prétexte pour justifier l’existence d’un film. En effet,...

le 16 janv. 2023

Infinite Storm
Fatpooper
5

Le sauvetage de l'absurde

Après Naomi Watts qui marche dans les bois en téléphonnant, voici Naomi Watts qui marche dans la montagne sans téléphone puisqu'il n'y a pas de réseau. Au lieu de ça, elle se traîne le pire boulet du...

le 15 août 2022

Du même critique

Benedetta
Jb_tolsa
4

Tétouffira

C'est Brigitte. Elle est vive d'esprit, et au moyen âge, les filles vives d'esprit finissent violées ou au bûcher. Habile, son père la sauve de ce destin tragique et la place dans un couvent contre...

le 6 janv. 2023

55 j'aime

30

Les Banshees d'Inisherin
Jb_tolsa
5

L'âne de la colère

Si j'ai été convaincu par les précédents films de Martin McDonagh (surtout par ses 7 psychopathes), je lance sa dernière production grâce au bouche à oreille, sa note excessive sur senscritique et ce...

le 22 déc. 2022

48 j'aime

28

Moonfall
Jb_tolsa
1

La grosse b*te de l'espace

C'est Johnny. Johnny est un astronaute blanc cis genre de la NASA. Il a toujours été privilégié, du coup il se permet de chanter TOTO très très mal dans l'espace. C'est très irritant pour ses...

le 25 avr. 2022

46 j'aime

20