Rien de bien méchant, rien d'extraordinaire non plus. Le réalisateur coche les cases de son cahier des charges sans grande conviction. A l'instar d'un Da Vinci Code il ne restera probablement rien de ce film dans la mémoire du spectateur.


L'ensemble commençait pourtant bien, et l'on retrouvait un Tom Hanks désemparé, abruti par une amnésie de plusieurs jours et en proie à des hallucinations qui, joliment filmées produisent un effet visuel réussi entre curiosité et angoisse. Échappant à une tentative de meurtre et poursuivi par l'improbable Task Force de l'Organisation Mondiale de la Santé, les contours de l'intrigue se dessinent. Un richissime psychopathe menace de relâcher un virus, similaire à la peste, dans le but d'alléger le troupeau de l'humanité de quelques milliards d'âmes superflues; et seul le professeur Langley saura résoudre le jeu de piste qui permettra d'empêcher le désastre.


Comme on peut l'imaginer le scénario tiré par les cheveux entraîne avec lui le lot de défauts imputables aux films de ce genre. L'action frénétique, qui a pour but de tenir en haleine le spectateur, ne permet jamais d'épaissir un tant soit peu le background des personnages; et on peine à prendre au sérieux les élucubrations de Ben Foster le terroriste milliardaire, ou les agissements du vénal Omar Sy. Ajoutez à la soupe la traditionnelle love story nian-nian imposée en 3 minutes et le comble de l'agacement pourrait être dépassé. D'autant que personne n'est dupe, à la fin, Tom Hanks sauvera l'humanité.


Pourtant, les ficelles sont grosses et éculées mais on passe un moment relativement agréable sur notre siège. On pourra cependant déplorer la légèreté des énigmes et du fond 'culturello-artistique' qui est pourtant le fonds de commerce de la marque 'Da Vinci Code'. Ici pas de révélation sur La Cène ou la pyramide du Louvre, mais tout au plus des gros plans sur quelques tableaux ou un parallèle laborieux avec l'Enfer de Dante.


Néanmoins, les acteurs jouent juste, les images de Florence, Venise et Istanbul sont parfois très jolies et en ne cédant pas, sans mesure, à la surenchère des twists inutiles et des dialogues ridicules communs à beaucoup de ses contemporains; Inferno touchera le public visé et un peu au-delà.

EnneiteZer
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le 20 nov. 2016

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EnneiteZer

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