Sur les starting-block depuis 20 ans, voilà enfin que Roland Emmerich met en boite la suite de son meilleur film. Autant dire que l'attente est énorme pour ceux qui ont grandi avec le premier film mais tout aussi inquiétante puisque l'allemand n'est plus que l'ombre de lui-même depuis un moment et que rare sont les suites tardives réussies.


Et effectivement, Résurgence est hélas bien inférieur à l'original. La faute principalement a un ton qui ne va pas. On a l'impression d'être dans une comédie tellement les réactions des personnages face aux événements sont trop décalées. A croire qu'une invasion extraterrestre n'évoque aucun sentiment de peur ou simplement d'inquiétude. Je sais bien que c'est "la deuxième fois" mais quand même ! Ce manque de crédibilité est renforcé par des personnages ultra-caricaturaux (le général africain avec ses machettes). Je sais qu'Emmerich tient à mettre toujours de l'humour dans ses films mais là ça ne tient pas (trop d'invraisemblances) malgré quelques sourires arrachés.


Deux points techniques m'ont chagriné. Le premier ne m'a pas vraiment surpris tant que c'est une maladie dans les blockbusters actuels. Les effets spéciaux du premier Independence Day n'ont que peu vieilli car utilisant de bons effets traditionnels (maquettes, costumes, animatroniques). Ici, l'ensemble est un peu trop digital décrédibilisant le réalisme. L'effet de peur a disparu. Le deuxième est la musique de Harald Kloser qui est loin d'être au niveau de celle de David Arnold (qui réapparaît ici et là pour quelques courtes notes). Jouant un rôle fondamental dans la premier film, on ne retient ici aucun thème musical. L'arrivée des extraterrestres qui se doit d'être un moment fort n'est soutenu que par une musique fadasse dans Résurgence, ôtant sa dimension exceptionnelle.


Bien heureusement, l'ensemble reste assez divertissant. Premièrement, le rythme est bon et le scénario propose réellement quelque chose de nouveau. Rien n'est répétitif, il y a de bonnes trouvailles visuelles malgré tout (armes) et l'action est soutenue (mais dénuée d'émotion sauf une fois). C'est un plaisir de retrouver le casting du premier (Jeff Goldblum en tête) mais l’absence de Will Smith n'est pas compensé par Liam Hemsworth qui n'a pas son charisme.

TotoJP
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vu au cinéma (> 2012) et Les pétards mouillés

Créée

le 23 juil. 2016

Critique lue 562 fois

1 j'aime

TotoJP

Écrit par

Critique lue 562 fois

1

D'autres avis sur Independence Day : Resurgence

Independence Day : Resurgence
Behind_the_Mask
3

Royal Gadin

Si vous lisez régulièrement mes avis, je pense que vous vous êtes rendus compte que le masqué, au fond, c'est un faux méchant. Qu'il trouve très souvent quelque chose à sauver, même des pires films...

le 23 juil. 2016

67 j'aime

16

Independence Day : Resurgence
SanFelice
8

Parodie !

Il y a sûrement quelque chose que l'on a sous-estimé chez Roland Emmerich. Non, mais sans blague, aucun être doué d'un minimum d'intelligence ne peut décemment pondre de telles bouses et appeler ça...

le 11 oct. 2016

64 j'aime

11

Independence Day : Resurgence
guyness
2

On n'interprète qu'aux riches

Instinctivement, si on vous parle de grandes performances d'acteurs, un tas de références plus ou moins évidentes vous viennent spontanément en tête. Vous pensez à Kinski dans Aguirre, Brando dans...

le 8 sept. 2016

55 j'aime

29

Du même critique

Jurassic World: Fallen Kingdom
TotoJP
3

Jurassic Park ? Définitivement terminé.

Ceci est mon premier constat à la sortie de la séance de cinéma. Et cela fonctionne aussi bien au sens propre (le parc d'origine est détruit) qu'au sens figuré (tout ce que j'aimais dans la trilogie...

le 10 juil. 2022

4 j'aime

Napoléon
TotoJP
8

L'Empereur des Français en mini-série TV

Cette mini-série de 4 épisodes peut être considérée comme la suite directe de La Révolution Française (1989) tant les événements se suivent, correspondant à la réalité historique. Nous sommes donc...

le 21 juil. 2016

4 j'aime

1941
TotoJP
4

Critique de 1941 par TotoJP

Ce film fait figure d'anomalie dans la filmographie de Spielberg : le ton loufoque employé est unique et le réalisateur ne s'y est pas réessayé. Et pour cause ! Ce fut son premier important échec...

le 3 oct. 2012

4 j'aime