Un film que je ne voulais pas voir, qui ne m'intéressait pas. Mais son grand succès en Italie, et sa longévité dans nos salles françaises, m'a un peu intrigué malgré tout. Et il est effectivement plutôt réjouissant, grâce à un bon casting, et notamment Paola Cortellesi, aussi réalisatrice, qui tient à bras-le-corps toute l'œuvre.
J'aime beaucoup l'introduction du film, entre le harcèlement de son mari et de son beau-père, mais aussi sa répartie envers ce dernier, et la manière dont elle se débrouille de petits boulots en aidant les gens de son quartier. La musique dénote aussi, avec quelque chose de plutôt moderne et qui pulse, et en anglais dans le texte, ce qui parait presque bizarre vu le contexte, mais pourquoi pas.
Le film essaie de naviguer dans le drame grâce à la comédie, avec quelque chose d'assez burlesque, comme ce sourire chocolaté. Ce qui m'a surpris, c'est que le film reste finalement tout le long, assez dramatique. La comédie ponctue tout cela, mais globalement la situation ne semble pas vraiment s'améliorer, voire même s'aggrave. Et je ne m'y attendais pas, le début me paraissait partir d'un bon pied, comme une envie de casser les codes patriarcaux, mais le combat est plus difficile et indicible qu'il en a l'air, et reste plutôt réalistiquement abordé, avec un final est plutôt intelligemment caché.
Bref, j'aurais quelques réserves ici et là, mais je pense que, notamment dans le contexte italien, c'est un film très important, qui rend compte des problématiques féministes actuelles en parlant des combats passés, qui sont finalement toujours les mêmes. On aurait pu attendre une comédie dramatique où les personnages font leur propre révolution, mais on est finalement plutôt sur un drame au ton comique où les personnages subissent la situation et advienne que pourra. Comme pour nous inviter à prendre en main notre avenir. Il reste encore demain.
(Vu le 13 avril 2024 en VOSTFR au cinéma)