Purdey et Makenzy sont demi-frère et sœur, causent gras, font leurs courses au Lidl du coin en tongs trop grandes et robe beaucoup trop moulante (pour Purdey, on précise), et doivent affronter l'absence de leur mère qui s'est encore fait la malle. Si Purdey veut rebondir et commencer à subvenir aux besoins de la famille, Makenzy est encore dans le déni et enchaine les délits en attendant un potentiel retour de la maman... Il pleut dans la maison est un film qui parle des banlieusards fauchés de Belgique, des gamins dans une frontière vicieuse du "trop aisés pour aller en foyer" et "trop pauvres pour avoir un logement salubre", mais surtout qui parle du lien ultra-puissant qui peut unir une fratrie dans la misère la plus dure, dans l'abandon le plus total (ils ne peuvent compter sur personne). Également frangins dans la vie, Purdey et Makenzy (qui ont gardé leur nom à l'écran) sont le coup de cœur de ce drame social, étant instantanément criant de vérité et de sincérité, un carton plein jusque dans la dernière minute (volontairement ouverte, aussi frustrant soit le procédé "instant de vie, sans la suite"). La photo est très soignée, et on ne s'étonne pas d'apprendre que la jeune Paloma Sermon-Daï vient du documentaire, et signe un premier film fictif d'une véracité désarmante. On peut facilement transposer cette détresse sociale et cet amour fraternel inconditionnel au-delà de la frontière belge, et se sentir investi par l'envie de savoir ce que sont devenus les Purdey et Makenzy fictifs... Un très joli premier film, illuminé par son binôme d'acteurs !