Si l'on sait que la grande distribution est un univers de stratégie, d'influence et d'agressivité commerciale, l'on découvre ici des filons de fonctionnement inédits jusque là.


Oui c'est un reportage Arte, avec une analyse penchant du côté critique du système. En même temps, des médias orientés comme tels ne sont pas légion dans notre monde numérique.


Si l'objectivité reste de mise, c'est bien sur les faits apportés et en multipliant les acteurs interrogés, que le documentaire s'organise.


On découvre des fonctionnements incroyables, mais vrais, où les gérants de supermarchés payent leurs produits plus cher que les consommateurs dans les hypermarchés. On découvre aussi les alliances européennes d'enseignes qui viennent noyer les flux financiers dans des méandres inintelligibles. Toutefois, ils finissent par se faire épingler pour des motifs illégaux.


Par ailleurs on découvre qu'Amazon (qui est capable de détruire des denrées encore largement consommables en Europe, c'est interdit en France) va de plus en plus loin dans le monde du commerce numérique, en rachetant des hypermarchés. Ainsi l'univers du géant américain s'étend de la toile numérique au terrain concret. Effrayant, orwellien, paranoïde...


Si on voit rapidement la capacité chinoise à développer le e-commerce en lien avec la présence sur le terrain, on comprend toutefois complètement la force de ce genre de nouveau commerce, en plein essor. Allier la technologie et le contact humain, voilà le pari de ces grandes enseignes dont l'unique objectif est de faire de l'argent, en satisfaisant le mouton aveugle, sourd et muet, euh... pardon, le consommateur.


Mettre des puces sur les porcs à la naissance et gérer leur état à la minute, permet d'augmenter les ventes de porc en pleine santé (!) de 10%. Faire de l'hydroponie un vecteur de culture végétale, sans terre, dans des lieux fermés, permet de vendre plus en employant moins. Tout ceci sont des données qu'on reçoit tout au long du film.


Ce reportage est clair, non moraliste, étayé. Le monde évolue, certes, mais à l'heure de l'écologie et du développement durable, certains gros acteurs du commerce n'ont toujours pas pris la direction pour nous aider à aller vers l'éthique tant attendue par endroits.


Business is business.

Budokick
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le 29 oct. 2021

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Budokick

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