Développement de son prédécesseur en maîtrisant davantage son sujet, L’embrasement correspond à tout ce qu’on pouvait attendre d’une suite décente. Conservant sa cohérence esthétique tout en s’intéressant à des sujets un peu sombres (le maintien de la stabilité du régime politique par les armes, l’importance capitale des symboles en politique, les leurres que jouent les émissions télévisées…), le film affine aussi ses personnages, à la fois au niveau des sentiments mais aussi question intelligence (merci de donner au Capitole des conseillers adroits et fins, qui ont conscience des enjeux qu’ils manipulent et qui peuvent avancer des idées intelligentes pour parvenir à leurs fins). Le film trouve un petit sujet avec le jeu amoureux à interpréter devant les caméras, et si il évacue plutôt intelligemment le sang (relativement peu apparaît ici), la violence rejaillit ponctuellement avec force (la séquence de fouet, bien sûr, la sortie du styliste…), clôturée par un final assez intense promettant une certaine détermination pour les prochaines suites. Merci donc au réalisateur d’avoir pris en main le matériau original et d’en avoir conservé la détermination. Ici, la partie survival est réduite au minimum, grand bien pour nous, le film trouvant son efficacité largement ailleurs. Toutefois, cette partie est largement moins ratée que celle de son prédécesseur. Sans montrer de sang, les images sont enfin stables et lisibles, les actions claires, et le doute sur le travail d’équipe rajoute quelques incertitudes tout à fait valables dans le cadre du suspense. Hélas, le dénouement de cette partie se révèle complètement frustrant, car abandonnant nos personnages dans une situation de crise intense, avant de passer tout simplement à autre chose… Comme manière de conclure, on n’est pas loin d’un Bilbo II… Mais malgré cette déconvenue (frustrante, j’aurais aimé connaître le sort de la combattante du district 7), le film va à l’essentiel sur le développement de son intrigue, sans temps morts. On trouve même nos personnage affiné, à l’image de Effie, considérée comme une connasse crispante dans le premier (sort complètement injuste et simulé), reste toujours assez frivole, mais éprouve quand même des sentiments humains, merci, ça fait plaisir. Notre héroïne conserve sa carrure d’outsider et la joue avec cohérence. C’est finalement l’absence de gros défauts qui tirent vers le haut cette suite digne, qui continue à adapter en essayant de tirer la sève de son matériau d’origine. Bonne tentative, à suivre…
Voracinéphile
6
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le 15 déc. 2013

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