Paul Cox est un cinéaste intéressant un peu oublié.
Certes il n'a pas réinventé le cinéma, n'empêche que ses propositions, souvent baignées de sociales, sont honnêtes et dénotent d'une maîtrise cinématographique et marquent la volonté de vouloir changer les choses. Un cinéaste que je mets donc dans le même panier qu'un Ken Loach par exemple, mais en mieux, je trouve Paul Cox plus radical dans son propos, et moins pollué par la machinerie Hollywoodienne. Soit.
Des trois films que j'ai pu voir, celui-ci est le plus faible : trop de personnages, trop de sous-intrigues. La force des deux autres que j'ai pu voir résidait dans le minimalisme, dans le fait qu'il n'y avait que 2 ou 3 personnages autour desquels la narration tournait, donnant ainsi plus de force à ces moments de pure contemplation. Celui-ci est plus riche en éléments, mais du coup perd de sa force paradoxalement, même si tout est lié, tout va dans le même sens. Et les moments de contemplation sont moins forts (même si l'expo terminé a quelque chose de féérique) ; en fait, il y a tellement d'éléments qu'on s'attend à une histoire plus classique, les enjeux du couple principal sont d'ailleurs structurés de cette manière, mais le cinéaste reste malgré tout dans l'observation de ces gens et lorsqu'il doit délivrer des résolutions, c'est avec maladresse et vitesse.
La mise en scène reste plaisante : une caméra qui suit les acteurs (peut-être trop souvent en mouvement?), une photographie jamais maniérée, un découpage pertinent et lisible, un montage rythmé. Les acteurs sont très bons. Les décors sont bien choisis ; on appréciera surtout la déco intérieure de ces lieux, qui donnent vraiment une histoire aux personnages.
Bref, le récit aurait gagné à être épuré mais ça reste intéressant à suivre