Le cinéma d’horreur anglais a toujours eu ce petit quelque chose qu’on ne retrouve pas dans les autres pays. Il est vrai que depuis quelques années, on voit fleurir pas mal de bonnes petites bobines horrifiques en provenance de chez nos amis rosbeef, et l’une d’entre elle a remis au goût du jour le genre films d’infectés, je veux bien entendu parler du 28 Jours plus Tard. Devil’s Playground, retitré chez nous Human Contagion, s’inspire énormément du film de sir Danny Boyle, à tel point qu’il présente énormément de similitudes même si objectivement toujours en deçà de son illustre modèle.

Les puristes amateurs de zombies trainant la patte façon Romero seront une fois de plus déroutés, parce qu’on parlera déjà plus ici d’infectés, mais surtout parce que ces derniers semblent avoir été croisés avec des yamakasis. Ils sautent dans tous les sens, n’hésitent pas à s’appuyer sur un mur, à faire des sauts, à tel point que leurs attaques sont assez impressionnantes visuellement et donnent vraiment cette impression de traque. Ca en est même trop parfois, l’équipe de sportifs adeptes de free running à l’origine de ces scènes d’action en font parfois des tonnes et cette sensation de démo technique nous traverse parfois un peu trop l’esprit. Néanmoins, l’ensemble est ultra nerveux et assez flippant, une réussite de ce coté là.
Si ces scènes sont aussi efficaces, c’est également grâce à la mise en scène assez punchy de Mark McQueen. Outre le scénario assez basique (on y reviendra plus bas), c’est plus l’ambiance qui se dégage du film qui marque des points. La façon dont la propagation de l’épidémie est montrée donne vraiment cette impression de point de non retour. Les rues brumeuses de Londres prennent toute leur dimension avec ce sentiment de ville désertée dans la panique. Certes, on pourra reprocher l’abus de scènes de nuit, mais le film se déroulant dans un espace temps assez réduit, il est somme toute logique que le temps d’écoule lentement et qu’une bonne partie se déroule dans le noir. Cela accentue même cette oppression qui se fait ressentir sur les personnages.

Mais n’est pas 28 Jours plus tard qui veut et les choses commencent à se gâter lorsqu’on évoque leurs personnages. Autant les relations compliqués entre certains d’entre eux peuvent être intéressantes, à cause de la panique, autant ils sont beaucoup trop nombreux et surtout bien trop clichés pour marquer les esprits. On a droit au classique mercenaire qui a été mordu et qui n’a que quelques heures à vivre, la nénette immunisée à l’infection, le frère policier, le petit ami sorti de prison,… Rien d’original à se mettre sous la dent et surtout ce sentiment de se ficher parfois éperdument de ce qui peut leur arriver. On arrive à prévoir très rapidement le sort de chacun, le film ne laissant que peu de place à la surprise, mais surtout on ne s’attache pas à eux, la faute sans doute à un développement un peu trop rapide de leur personnalité (à part peut-être le héros).
Le scénario n’ait pas aidant, ne survolant qu’en surface le sujet qu’il essaie d’aborder, et le rendant du coup ultra classique. L’ensemble partait pourtant bien au départ, avec une simili critique sociale des dérives du monde pharmaceutique (le discours au départ du président de l’entreprise), mais on s’en écarte rapidement pour n’être « juste » qu’un film d’infectés.

Le résultat est clairement en demi-teinte. Pourtant Devil’s Playground est loin d’être inintéressant. Au contraire même, en le prenant comme un film d’action / horreur basique, il en devient même relativement efficace avec ses attaques / scènes gores réussies et l’ambiance intéressante qu’il s’en dégage. A défaut d’avoir quelque chose de plus intéressant à se mettre sous la dent, voilà une petite bobine qui pourra parfaitement combler une soirée pluvieuse.
Par contre, à voir absolument en VO car la VF est une des pires qu’il m’ait été donné de voir, semblant avoir doublée par la même équipe que Les Feux de l’Amour ou Santa Barbara.
cherycok
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le 29 mars 2014

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