Pour son premier long-métrage, le réalisateur néo-zélandais Gerard Johnstone, auteur de la série "The Jaquie Brown Diaries", pond une grosse surprise horrifique avec le talent que l'on connait des néo-zélandais pour le genre. Peter Jackson, Jonathan King, les Frères Spierig (OK ceux-ci sont Australiens)... Tous ont ce petit quelque chose qui fait que leurs films d'horreur se démarquent : d'abord un sens aigu de la mise en scène et de la narration mais aussi l'ajout d'un humour presque british des plus désopilants qui ne casse pas le rythme du film mais au contraire lui apporte une dimension plus agréable. Et Housebound déborde de cet humour succulent qui contraste avec un scénario machiavélique...


Une ado rebelle essuyant tous les clichés possibles (hardeuse fumeuse qui se goinfre devant la télé et répond mal à sa mère) est obligée de revenir à la demeure familiale pour cambriolages répétés, un bracelet électronique à la cheville. Sa mère croit dur comme fer que la maison est hantée par un ou des revenants ayant habité la demeure tandis que notre héroïne commence à imaginer un scénario tordu comme quoi c'est son voisin bizarre qui aurait tué les anciens occupants de sa baraque. Jusqu'ici, nous sommes devant le remake de Paranoïak, on est d'accord.


Sauf que Johnstone va aller plus loin, beaucoup plus loin, dans son idée en poussant l'investigation de la jeune femme, aidée d'un policier rigolo, jusqu'à une succession de fausses piste et donc de révélations toutes plus folles les unes que les autres. Certes, l'enchainement peut donner mal au crâne et la déception peut aisément s'emparer du spectateur qui croyait avoir affaire à un nouveau film de fantômes (comme le laisse suggérer d'ailleurs l'affiche du film). Pourtant, agrémenté de pointes d'humour noir décadent, de passages terriblement dingues et d'autres touches de gore bienvenues, Housebound s'avère rafraichissant et ce même si certaines séquences frôlent le ridicule (l'infiltration chez le voisin). Exploitant avec brio tous son décor pourtant restreint et filmant avec une certaine maestria ses protagonistes, Gerard Johnstone fait fort pour un premier film, délivrant une vraie puissance narratrice contrôlée de A à Z, ajoutant quelques sursauts et autres passages humoristiques pour un cocktail détonant.

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le 8 avr. 2019

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