Tout d'abord, force est de reconnaître que les filles sont belles et que de ce fait il n'est pas question de bouder notre plaisir chaque fois qu'elles viennent s'épanouir comme autant de fleurs sur l'écran. Force est de constater également que Mounia Meddour les filme avec bonheur pour notre plaisir. Elle l'avait déjà fait dans Papicha en 2019 et voilà qu'elle récidive avec la même complice dans le rôle principal, Lyna Khoudri.

Depuis Mustang de Deniz Gamza Ergüven, j'ai compris que les mustangs sont indomptables et que les sinistres mollahs iraniens devront tôt ou tard s'en faire une raison.

Mounia Meddour continue de raconter l'Algérie d'aujourd'hui à travers le regard des femmes. Les pesanteurs de la société et l'histoire récente des tragédies qui ont déchiré le pays sont encore présentes dans son film, mais en toile de fond seulement. Houria est une jeune danseuse pleine de talent qui fait des ménages le jour et qui tente de réunir un peu d'argent pour acheter une voiture pour sa famille en participant à des paris autour de combats de béliers affublés de nom tirés de l'actualité internationale. Elle se

fait violemment agressée par un parieur mécontent et c'est le séisme dans sa vie. Elle perd l'usage de la parole en même temps que la capacité de pratiquer son art.

Commence alors pour Houria / Lyna Khoudry une nouvelle vie faite de soins et de rééducation. Elle y côtoie une communauté de femme d'âges différents, aux vies abîmées par toutes les tensions et évènements tragiques qui traversent la société algérienne. Son amie Sonia / Hilda Amina Douaouda ne renonce pas à partir clandestinement par la mer pour rejoindre l'Espagne. Cette émigration à tout prix qui conduit une partie des hommes et des femmes des pays du Sud à la mort fait partie de la toile de fond du film. Sonia se noie pendant la traversée.

Houria va renouer avec la danse en entraînant dans son sillage ses compagnes marquées dans leurs têtes comme dans leurs corps. La résilience par le plaisir d'être, d'entreprendre et de laisser les sourires devenir des éclats de rire. Les mustangs sont toujours indomptables.

La déclinaison de Papicha entrelacé avec En corps de Cédric Klapisch est potentiellement pleine de promesses. Même si je suis resté quelque peu sur ma faim, je n'ai pas regretté avoir été voir Houria.

Freddy-Klein
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le 21 mars 2023

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Freddy Klein

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