ZAZ sans ZZ, ça fait A. Et ce n’est probablement pas la note du film.

Après m’être enfilé 2 Top Gun, j’étais fin prêt pour Hot Shots. Bien sûr, je l’avais déjà vu il y a une éternité et demie, à un âge où l’esprit critique est une vague notion tout juste bonne à occuper les vieux ronchons de Télérama.

Topper est un pilote de chasse, parmi les meilleurs. Il est hélas poursuivi par le souvenir de son père mort en mission. Il est tiré de sa retraite dans une réserve indienne pour une périlleuse mission.

Il ne faudra pas attendre trois secondes pour voir apparaître les premiers gags. Il n’en faudra pas plus pour comprendre que c’est une parodie de Top Gun. Mais plus le film avance, plus l’intrigue de cette parodie ressemble à l’intrigue de Top Gun Maverick, sorti 31 ans plus tard. C’en est troublant. De fait, ce Hot Shots devient presque le deuxième épisode d’une trilogie. Genre le frère un peu débile de la famille, celui qu’on ne sort que sous la contrainte et dont on a honte, un peu. Un peu seulement parce qu’on l’aime quand même. On l’aime d’abord pour ses interprètes. Charlie Sheen, Valeria Golino, Lloyd Bridges sont parfaits dans leur rôle, sérieux jusqu’au bout malgré la connerie qui les entoure. On l’aime aussi parce qu’il confère au burlesque, piochant parfois chez Chaplin ou Fatty. On aime tous les détails débiles en arrière plan car il y a toujours quelque chose à regarder. Oui mais. Si l’on est raisonnable, on sait qu’en fait ce n’est pas très bon. Car si certaines scènes sont de purs bijoux (la scène d’amour, meilleure que la scène originale), il faut reconnaître que 80 % des gags tombent à plat. Du coup, ça enchaîne les lourdeurs et ça en devient gênant par moment.

Et alors quoi ? On n’a plus le droit d’avoir 10 ans dans sa tête ? Au final, on ne sait plus si c’est ce type d’humour qui est mort ou si on est trop bienveillant quand on est môme. Quoi qu’il en soit, on l’aime ce film, mais au-delà du fantasme, c’est un dur retour à la réalité.