#Horror
2.8
#Horror

Film DTV (direct-to-video) de Tara Subkoff (2015)

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Je pense que le titre se suffit à lui-même. Oui, c'est une horreur. Point barre. Y'a pas à chercher midi à 14h, quand on voit le titre du film, c'est clair, net et précis. Et la jaquette aussi. Surtout la jaquette. Ce gros hashtag rouge sanguinolent, là, c'est d'un mauvais goût suprême. Encore plus fort qu'Eli Roth. Et pourtant faut cavaler vite pour le rattraper, le bonhomme.


Là, on nous étale du cliché à la truelle. C'est pas une première pour un DTV et c'est con, parce que c'est généralement dans cette niche que se cachent de potentiels bons films d'horreur qui sont trop glauques ou trop morbides pour l'industrie cinématographique mainstream. En gros, si c'est plus trash que Saw et plus gratuit que The Purge, bah vous oubliez. Mais soit, ce film est un DTV, et, franchement, vu la qualité je n'en suis guère étonné.


Ah oui, je vais spoiler à mort, mais c'est pour la bonne cause.


On nous fait tout. La totale de l'horreur ratée et donc, inratable. On commence par une scène d'ouverture avec une nana de 25 ans qui descend d'une vieille Ferrari et qui vient sûrement de se faire masturber sur le siège passager par le conducteur de la susmentionnée Ferrari. Alors qu'il conduit. On voit que la prudence n'est pas de mise et que ce genre de comportements peut se révéler vraiment dangereux sur la route. Y'a un joli meurtre, du sang sur le pare-brise.


Vient ensuite le générique. Un espèce de truc faussement pop culture qui ressemble plus à une pub Lidl ratée qu'à un générique. Y'a des smileys partout, des likes, des hashtags, des logos dans tout les sens, des emojis, des... 'Fin bref, vous voyez le délire. Le nom des gens passe tellement vite que l'on comprend sans peine que, vous fatiguez pas, vous les reverrez jamais et ça sert à rien de les imprimer dans vos mémoires.


Et tout le reste est un peu comme ça, au final. Tout semble être basé sur le "vous les reverrez jamais, vous fatiguez pas". Bon, déjà, on plante l'ambiance : c'est 5 ou 6 ados (même ça, j'ai pas retenu, alors les prénoms, hein...), littéralement des petites pétasses de 12 ans qui s'amusent (tout le temps) à péter du sucre sur le dos des gens. Et la règle, c'est que "si ça fait rire, c'est que c'est drôle et pas méchant alors laisse-moi être méchante sans en avoir l'air". Et c'est a peu près tout ce qu'il y a à savoir. Le reste n'est qu'une suite de clichés sur des ragots de petites écervelées de 12 ans qui se promettent de lâcher leur portable une heure pour s'amuser.


Il y aurait pu avoir plein de films, plein de suite en partant de ce postulat. Mais non, on fait un énième film d'horreur sur le danger que représente les réseaux sociaux et que tout le monde est prêt à faire n'importe quoi pour avoir son moment de gloire. La fin va dans ce sens. C'est absurde. On a une vidéo sur les motivations ET NON QUE DALLE ON A JUSTE UN MOMENT OU ÇA DIT "GLOIRE, LIKES ET CÉLÉBRITÉ". Ça m'énerve. Vous balancez des pistes de tous les côtés. Des causes externes, des causes psychologiques. Mais nous, tout ce qu'on a c'est "Ah les méchants réseaux sociaux". Je vous jure, je suis gavé. Non, les réseaux sociaux, c'est pas le mal incarné. Faut juste savoir comment on les utilise.


Je vous passe les clichés intrinsèques aux personnages. On a :



  • la chef de gang, pouffiasse à 12 ans qui vit avec des parents qui se trompent mutuellement mais qui osent pas passer le cap parce qu'ils ont de la thune et que ça serait con de gâcher.

  • la fille pauvre qui vient pas de Greenwich et qui le cache mais qui s'est retrouvé dans un collège upper class. Ah, et c'est elle qui couche en premier, mais les autres veulent pas la croire.

  • la fille grosse qui le sait et qui continue à manger des cupcakes à la pelle malgré le fait que ses "amies" lui disent qu'elle est grosse et qu'elle devrait arrêter de se consoler en se baffrant comme ça.

  • la fille prétendument lesbienne. On en saura rien, mais quitte à mettre des clichés autant tous les faire. Puis c'est bien, ça permet de caler des petits trucs genre "lesbo" ou ce genre de réjouissances.

  • la fille qui a perdu sa mère l'année dernière et dont le père a des gros accès de freak out. Fille qui pousse à l'extrême le fait de casser du sucre sur les autres, notamment en disant à la fille grosse qu'elle "ressemble à une saucisse dans sa robe".

  • la fille qui s'appelle Zoey. J'ai retenu son nom, mais incapable de me souvenir des clichés qu'elle véhicule sauvagement à travers un personnage fade.


Et y'a aussi les incrustes gênantes pour faire comme un écran de téléphone portable. Ça pop de nulle part, c'est pas amené, on a juste un cut avant une scène immonde pleine de couleur, avec une photo dégueulasse prise au smartphone et recouverte d'un hashtag. Ah nan, des fois, on a le moment "instagram-like" où on voit défiler des filtres de couleur sur une photo dégueulasse prise au smartphone.


Bon, les personnages ont tous des fêlures et tout, sinon c'est pas drôle. Mais j'aimerais conclure sur une phrase magique qui m'a fait cracher mon thé. "Being twelve sucks". Voilà. Je pense que c'est la génération nowhere qui parle. La pathologie de la génération Z qui craque dès qu'on lui enlève son portable et qui supporte pas d'être critiquée alors qu'elle critique ouvertement et sans vergogne les autres membres du troupeau. Oui, le troupeau. Oui.

lcs_hbr
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Créée

le 30 août 2016

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17 j'aime

Lucas Hueber

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