Hollywood 1953
6.2
Hollywood 1953

Film de Aaron Sorkin (2021)

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Durant une semaine, on suit la préparation d'un épisode de la série I love Lucy tandis qu'en même temps, son interprète principale Lucille Ball est accusée de sympathies communistes et que son mari, Desi Arnaz, qui joue aussi son époux dans ce sitcom, est soupçoné de la tromper.


Pour nous autres Français, Being the Ricardos aura sans doute moins d'impact, car la série I love Lucy ne fut diffusée que très tardivement, près de 50 ans après (!) sur une chaine du câble. Alors qu'aux Etats-Unis, ce fut et c'est encore une institution et le mère des sitcoms actuels. La série était diffusée de 1951 à 1957 et faisait quasiment stopper l'économie du pays au moment de sa diffusion hebdomadaire tant les gens étaient mordus de la famille Ricardo, avant-gardiste à l'époque car Lucy y est mariée à un homme d'origine Hispanique et certains tabous, comme parler de grossesse à la télévision, étaient levés.
On voit bien que Aaron Sorkin est davantage intéressé par la préparation du show, avec des scènes de lecture fascinantes car on entre dans le processus créatif d'une série, que par l'histoire de Lucille Ball soi-disant communiste ou son mari qui la tromperait. D'ailleurs, c'est quasiment évacué dans la dernière demi-heure du film. Après, le récit se veut lui aussi audacieux, car il fait des flashbacks sur la rencontre entre Lucille Ball et Desi Arnaz et l'origine du feuilleton (considéré comme une voie de garage pour l'actrice car elle avait 39 ans et qu'à Hollywood, elle était considérée comme vieille), mais également des flash-forwards sur la mode du documentaire avec des créatifs de la série qui parlent de l'impact de I love Lucy et ses acteurs.


Ce qui fait qu'on part sur plusieurs lièvres à la fois, mais le grand talent du réalisateur est de rendre tout ça d'une grande clarté, de sorte que, même si ça parait confus, nous ne sommes jamais perdus. Quant à l'interprétation, Nicole Kidman joue une Lucille Ball étonnante de similitude, avec ce côté assuré, mais au visage parfois inexpressif. Tout le contraire de Javier Bardem qui est tout dans l'exubérance, y compris quand il est pris la main dans le pot de miel.


Il en résulte un film très agréable à savoir, où la maestria des dialogues de Sorkin est là à chaque instant, mais déclamés plus lentement qu'à l'accoutumée, et qui est au fond un miroir sur ce que les gens voyaient devant une série, et son verso, du travail, des rivalités, des engueulades, et un couple qui s'effrite peu à peu.

Boubakar
6
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le 22 déc. 2021

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