Expédié comme une balle

Je vois mal ce que l'on pourrait reprocher à la plastique de ce nouveau Hitman. Dopé à la pure efficacité chorégraphique et à l'épure visuelle (designs modernes, photographie classe, cadrage millimétré...), il est une indéniable réussite, en évitant les tics de montage rudes de son prédécesseur. Malheureusement, cette évolution graphique plaisante s'accompagne d'un script vu mille fois, qui s'articule autour de clichés recyclés qui n'ont jamais le charme des films dont ils sont issus (on tape dans la carrière de Jean Claude Van Damme à cette échelle, toute la dernière demi heure me fait d'ailleurs furieusement penser à Universal soldier regénération, avec hélas moins de générosité et surtout sans acteur charismatique). Quand on voit toujours dans des films d'action modernes des figurants qui tirent toujours à côté en arrosant à tout va, des retournements de situation prévisibles et des liens de parenté où on nous balance deux acteurs qui n'ont absolument rien en commun (on est au niveau d'un Die Hard 5 à ce stade), désolé, mais on ne peut plus laisser passer. Commande assumée réalisée avec classe (l'équipe technique mériterait clairement de se frotter au prochain mission impossible ou a un projet de haute volée), Hitman agent 47 s'oubliera à vitesse grand V malgré les efforts techniques évidents qui enterrent visuellement son aîné (qui lui se démarquait par davantage de violence et une intrigue meta qui parvenait assez bien à capter les subtilités du jeu en conservant une trame claire).