Depuis quelques années, l’Australie recommence à produire des westerns, des films qui se détournent globalement de ses thèmes classiques (les bushrangers sont passés de mode, ou sont alors violemment revisités comme dans le récent The True Story of Ned Kelly). L’arrivée récente de The Nightingale en bluray nous fait donc espérer l’arrivée de ces deux westerns-ci. Héritiers de films comme The Tracker, The Proposition, ou comme le plus récent Sweet Country, High Grounds et The Furnace prouvent une nouvelle fois que le western est l’un des genres les plus intéressants du pays.
High Ground (Stephen M. Johnson, 2020) raconte l’histoire d’un gamin aborigène qui a vu sa famille se faire tuer lors d’un raid militaire. Des années plus tard, ayant grandi dans une petite colonie britannique, il va servir de pisteur pour retrouver son oncle, l’un des survivants du massacre, devenu un chef de tribu rebelle qui mène des attaques sur les fermes de la région. C’est Simon Baker qui interprète le soldat vétéran qui mène la traque, à ses côtés, on retrouve avec plaisir le toujours impeccable Aaron Pedersen (la saga Mystery Road) et le légendaire Jack Thompson. Visuellement, le film refuse le classique cadre large pour un format plus étriqué, donnant de la force aux quelques formes verticales qui s’arrachent des paysages des Territoires du Nord. A l’instar d’un autre western relativement récent (The Dark Frontier, 2009), le film tourne autour de vétérans, revenus en Australie après être allé se battre pour l’Empire dans des pays lointains. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de la guerre des Boers, comme dans The Dark Frontier, mais de soldats de l’ANZAC, partis se faire massacrer à Gallipoli ou dans la boue de la vallée de la Somme. High Grounds ne possède clairement pas la force poétique et évocatrice qui irradient de The Proposition ou The Tracker, et ne propose pas grand-chose que l’on n’ait pas déjà vu ailleurs et le film, du moins son sujet, peut parfois nous apparaître plus redondant que réellement excitant, il n’en reste pas moins que le film de Stephen Johnson mérite le coup d’œil, rien que pour son approche visuelle et ses acteurs.