Film planant, atmosphère pesante : la poudre blanche traverse l'écran

Après les dernières minutes je suis longtemps restée bloquée dans le film, toutes les sensations de la journée se sont mélangées et ont formé un magma confus. Le titre est fort : art puissant, noble, brillant... Ce qui importe est de laissé une trace, que ce soit le spectateur ou les personnages, nous sommes tous écrasés par le lent défilé défilé des sons, des images et des regards. C'est en effet un film sur lequel pèse une lourde brume suffocante.


Je crois que c'est l'été. Lucy et Sid se sont rencontrés par un banal hasard. Lucy est fragile, elle vit doucement, difficilement et est vulnérable dans un univers ou l'émotion se révèle par la poudre blanche. Lucy est une artiste en veille, elle est passive mais aime profondément capturé l'humanité de ces proches, de son univers. Cette capture se fait dans un clic d'appareil photo, puis plus rien, tout est punaisé, gelé sur les murs de son appartement. Lucy survit et circule dans son petit monde ou les gens apparaissent, flottent, s'aiment , disparaissent et reviennent dans un nuage de poudre blanche (toujours elle). Lucy se laisse porter.


[I'm Greta, i live for Lucy, oh i mean with Lucy]


L'actrice, le personnage incarné, l’atmosphère , les regard font que j'ai peut être mis trop de solennité de puissance dans ce film à l'histoire anodine. Pourtant je vois vraiment de la force dans ces sourires, ces quelques frôlements. Syd aime regarder et décrypter l'image, elle est passionnée, entêtée, mais douce. Toutes deux vont s'accrocher. C'est effectivement très banal, mais très bien porté. Je crois que ce qui me charme, me touche dans ce type d'histoire ce sont les faiblesses, inavouées, exhibées, peu importe les faiblesses au de là des mots, des actes, les faiblesses tremblantes,aimantes, concédées. J'ai aimé ce film calme mais planant (la poudre blanche traverse l'écran). Un film silencieux, qui comme Lucy s'attache à capturer les instants, les fixer dans des sons, longs très peu mélodieux. C'est un film à clichés ( la polysémie du mot n'est pas voulus mais finalement fait sens). Les visages sont filmés de prés, les plans sont épurés, travaillés, de sorte que chaque moment pourrait être découpé et encadré. Figé.

seignolyne
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le 28 mars 2015

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seignolyne

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