La franchise "Hellraiser" a probablement autant souffert dans le monde réel que ses protagonistes à l'écran ! D'abord du bon cinéma fantastique britannique signé Clive Barker, puis des volets dispensables américain pondus dans les années 1990, puis des direct-to-video de pire en pire dans les années 2000, et enfin un neuvième film exécrable en 2011 (sorti en catastrophe pour que Dimension Films puisse conserver les droits sur la franchise). Avec en trame de fond un remake mainte fois annoncé, jamais concrétisé. Autant dire que l'on en attendait plus rien depuis longtemps.
Jusqu'à ce que Gary J. Tunnicliffe, spécialiste en effets spéciaux (l'homme a œuvré sur plusieurs films de la franchise) décide de pondre un dixième volet avec la volonté de revenir à l'essence de l'original de Barker. On y apprend l'existence d'une nouvelle faction infernale, l'Inquisition, avec en toile de fond une enquête sur un tueur en série. L'aspect religieux, jusqu'ici laissé de côté, est par ailleurs traité ici.
L'ensemble est sanglant à souhait, l'ambiance visuelle est travaillée, on y retrouve avec plaisir des cénobites biens connus (Paul T. Taylor donne le change en Pinhead, Doug Bradley ayant refusé de reprend son rôle fétiche) et des nouveaux venus intéressants, ainsi que des idées horrifiques dans l'esprit du premier volet. Le souci est que tout ceci n'est condensé que sur quelques scènes et le dernier quart d'heure, le reste étant la fameuse enquête, peu palpitante. Rajoutons des acteurs moyens, et un faible budget qui parfois peine à faire illusion. Dommage car avec plus de moyens et de temps, "Hellraiser: Judgment" aurait pu faire revenir la franchise en beauté.