Pinhead en boîte de nuit

Quatre ans après le deuxième film, revoici notre Cénobite favori dans un troisième opus cette fois-ci entièrement américain et par conséquent très différent des deux précédentes œuvres. En effet, terminés le romantisme morbide, les passages oniriques glauques et les apparitions sporadiques des monstres vêtus de latex. Place à une histoire suivant la mésaventure passée tout en s'en détachant où Pinhead, désormais une figure emblématique de la saga, est au centre de ce qui est indéniablement une série B horrifique.

Nouveaux décors, nouveaux personnages, nouvelle ambiance : nous ne suivons plus le calvaire de la jeune Kirsty mais celui de Joey, une journaliste curieuse qui se retrouve mêlée au pouvoir du cube. De plus, le fameux Pillar of Souls vu dans l'épisode précédent est de retour, enfermant toujours Pinhead, qui tombe malheureusement chez un égocentrique patron de nightclub... Bien rythmée, cette deuxième séquelle n'a hélas plus rien à voir avec l'œuvre de Clive Barker, le scénario jouant la carte de la facilité narratrice adaptée à un spectateur moins exigeant.

Car la facilité est le mot d'ordre pour ce troisième film, des circonstances de la résurrection de Pinhead à la transformation de gens lambda en cénobites en passant par quelques séquences bâclées. Dommage donc pour la mythologie originelle radicalement métamorphosée à l'instar du personnage de Pinhead, devenu ici un "simple" démon des enfers ne cherchant que destruction au lieu de l'explorateur des plaisirs charnels totalement neutre qu'il était autrefois.

Toutefois, la réalisation dynamique d'Anthony Hickox, certaines scènes bien ficelées (comme la fameuse hécatombe dans la boîte de nuit) et le passé de Pinhead un peu plus creusé font de ce Hellraiser III un épisode tout à fait honorable, les effets spéciaux et autres effets gore étant particulièrement soignés. Ainsi, même si la magnifique base instaurée par Barker est ici bafouée au profit de plus d'action, nous ne bouderons pas notre plaisir face à ce déluge de n'importe quoi brillamment mis en scène, notamment lors d'un final explosif où de nouveaux monstres font une mémorable apparition, ce qui est le gros point fort de ce qui est le dernier "bon" film de la saga.