Plus personne ne l'espérait, ce remake de "Hellraiser" ! Annoncé d'abord dans les années 2000, le projet a vu débarquer (et repartir) un flot de réalisateurs sans jamais se concrétiser. En attendant, la franchise a continué à produire des suites, souvent funestes. Et tout à coup, en 2019, tout se débloque et ce film voit le jour en 2022... pour sortir malheureusement uniquement en streaming.

Alors, que vaut "Hellraiser" cuvée 2022 ? Va-t-il tutoyer le classique de Clive Barker, ou est-il à ranger auprès de ses suites infernales ?

Et bien il ne s'agit en fait pas vraiment d'un remake du film de Barker. Mais plutôt d'une sorte de reboot, piochant dans divers éléments de la franchise (surtout les quatre premiers films) pour construire de nouvelles règles.

Et c'est le principal point positif de cette version 2022. Cette adresse à trouver la bonne limite entre le respect des grandes idées de la franchise, et l'audace d'en proposer de nouvelles. Par exemple, la BO reprend régulièrement des notes de Christopher Young, mais à sa sauce. Ou le design de l'Enfer et de la fameuse boîte a priori similaires, qui en réalité partent dans une autre direction, explorant des thèmes liés mais différents.

Dans le film original, Frank ouvrait facilement la boîte par luxure, et tuait des innocents pour ressusciter pleinement. Ici, des innocents doivent être sacrifiés pour ouvrir la boîte. La chose est moins torturée, moins liée au SM et au rapport plaisir/douleur, moins portée sur le droit à la différence. Toutefois c'est la perversion qui ressort, ainsi qu'un étonnant parallèle avec l'addiction. Les lames de la boîte faisant office de seringues, blessant les proches du drogué par ses propres actes...

Il faut évidemment citer le nouveau design des cénobites, plus "charnel" et assez réussi. On retrouve des têtes connues, et des nouveaux venus. Jamie Clayton s'avère très convaincante en Pinhead froid et pervers, prenant sans mal la suite de Doug Bradley. On note l'idée géniale d'avoir embauché cette actrice trans pour incarner un personnage très androgyne !

Sans compter la production, clairement la plus ambitieuse pour un film Hellraiser depuis un sacré moment (certes, ce n'est pas très difficile...). Les effets visuels et les décors sont vraiment bons, et la mise en scène tient amplement la route. On aurait peut-être aimé la voir plus viscérale et moins fonctionnelle, néanmoins elle offre quelques idées sympathiques.

Au rang des défauts, il faudra composer avec un scénario pas aussi abouti qu'on l'aurait espéré, et des personnages secondaires vraiment pas attachants. Ce qui est un peu embêtant quand ils prennent de la place sur deux heures... Heureusement, l'héroïne écorchée donne le change.

"Hellraiser" version 2022 est donc une bonne surprise... et un nouveau départ pour la franchise ? Avec l'espoir fou de la voir un jour revenir en salles...

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le 7 oct. 2022

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Redzing

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