Heaven Adores You
7.4
Heaven Adores You

Documentaire de Nickolas Dylan Rossi (2014)

"It's Just, I like Music, You Know. That's the thing. It's very uncomplicated"

Attention cette critique est notée F pour Fanboy.


Je suis sans voix. Depuis le temps que j'attendais ce documentaire, je pense qu'on ne pouvait pas espérer mieux. Ce film nous présente la vie d'Elliott Smith de A à Z en se consacrant toujours sur l'aspect musical. Depuis l'enfance dans le Texas jusqu'à "From a Basement on the hill" en passant par les groupes lycéens (Stranger than fiction, Harum Spectrum), Heatmiser bien sûr puis sa carrière solo. Tout ça est fait de manière chronologique donc les premiers albums solos s'entrecroisent avec Heatmiser.


Le tout début s'ouvre sur l'annonce de la mort du chanteur (My heart ;_;) et des images du "Figure 8 wall", le film commence donc dans l'émotion et en sera rempli jusqu'à la fin.


Tout le film est basé sur des interviews de proches / amis même demi-soeur.


La première partie en plus de nous présenter le moment où Elliott était à Portland, nous permet aussi de présenter la scène musicale de l'époque. Le réalisateur ayant passé lui même une bonne partie de sa vie dans la Cité des roses je dois dire que la ville est bien mise en avant. (Je sais où je passe mes prochaines vacances aha) On a beaucoup de prises de vues de la ville, des lieux fréquentés mais aussi des rues banales ou des trains.


Spoiler alert: Il y a énormément de prises de vues que ce soit de Portland / New York et Los Angeles, beaucoup d'endroit insignifiants, ordinaires ce qui fera très fortement penser à Lucky Three. On retrouve donc le même sentiment de mélancolie, hors du temps et de vagabondage présent dans la discographie d'Elliott Smith.


Le film est assez long. Même si j'ai un peu perdu le cours du temps et que j'ai pas la même durée inscrite sur le DVD et Internet je dirais que ce documentaire fait au moins 2H donc à prendre en compte quand on le lance. D'ailleurs si vous hésitez un peu pour voir ce film je vous conseille d'abord de regarder Lucky Three.


Dans cette première partie à Portland on parlera rapidement de Stranger than fiction groupe lycéen d'Elliott qui n'a sorti que quelques cassettes puis on s'attardera sur Heatmiser groupe punk dans la mouvance de ce qui se faisait à l'époque. Même si je n'aime pas vraiment les albums "Dead Air" et "Cop and Speeder" il est intéressant de voir comment ces albums ont été crées. Un peu plus tard sur le cas "Mic city sons" seront abordées et les difficultés rencontrées entre les autres membres de Heatmiser et Elliott Smith pour concevoir cet album. Difficultés qui transparaissent déjà dans l'album en lui même.


Puis bien sûr on parlera de Roman Candle premier album solo sorti un peu par hasard, puis l'album éponyme trop sous estimé mais qui imposera Elliott Smith en star locale et enfin Either / Or qui combiné à Miss Misery lui fera obtenir le succès national avec cette nomination aux Oscars.


Le film est bien sûr rempli de chanson d'Elliott. De manière très diversifié, des connus, des démos, des inédites et je dois dire que celle qui m'a le plus plus est cette démo de Coast to Coast qui en plus d'avoir un nom approprié capture très bien l'arrivée à New York.
On passe à une deuxième partie à New York après la signature chez Dreamworks puis avec l'album XO, la tournée mondiale qui est très bien explicité avec pas mal d'anecdotes autour des concerts. Mais aussi le début de la chute pour le chanteur après cette tournée. Tout les interviewés racontent comment Elliott commence à prendre ses distances, s'isoler de tout le monde et le début de sa consommation de drogue et d'alcool ainsi que ces pensées suicidaires (déjà mise à l'acte part une tentative de suicide avant XO mais ignoré dans le film)


Puis on passe à Los Angeles où finalement on parle assez peu de Figure 8 mais plus de la vie, des endroits où se rendait Elliott. Et pour bien achever de nous briser le coeur, la plupart des connaissances nous racontent comment à ce moment il était en train de remonter la pente. Pour finir le film nous parlera de "From a basement on the hill" album ô combien noir. Ici la discussion portera plus sur le manque et le grand vide laissé par le compositeur pour ses proches, ainsi que pour tout ses fans.


En conclusion je dois vous dire que j'ai trouvé ce film très hypnotique avec ce rythme interview assez courte / prise de vue qui marque une grande pause puis retour sur l'interview. J'étais vraiment bouleversé à la fin du film. Je dois quand même dire qu'il y'a beaucoup d'informations à digérer. Encore plus pour les gens comme moi qui essayent de ne rien en perdre. Le film tire un peu en longueur à cause des tout ces paysages mais aussi ce stock de photos balancé à notre gueule. Honnêtement il doit y'avoir bien 100-150 photos montrés dans ce documentaire. Des plus connues de ce type http://www.desinvolt.fr/wp-content/uploads/Elliott_Smith.jpg à des clichés très rares (Elliott bébé / enfant / ado :) ) Et je dois dire que des fois on se demande si le réalisateur n'a pas voulu nous jeter à la figure tout ce qu'il avait pu trouver.


Un très bon film extrêmement complet et rempli d'émotions qui conviendra aux fans les plus hardcore comme aux gens qui ne connaissent pas Elliott Smith.


Allez un calembour nul (mes préférés) pour se remettre de tout ça:


What do you call the dead people of Portland
Oregon Donors


XO

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le 31 juil. 2015

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Gaki-Rae-Jepsen

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