Eveil du désir à un âge charnière où l'identité sexuelle semble prononcer depuis l'indifférencié ses premiers signes, dans un contexte provincial conservateur. Image sensuelle proche des corps, parfois au plus près de la subjectivité. Des maladresses narratives par moment: pourquoi une répression aussi prononcée des adultes au sujet du bivouac à cheval incognito des adolescents et la vexation sur-dramatisée de Christian qu'elle entraine (émancipation contrariée par un père obtus certes); et puis surtout ce baiser au front vers la fin, de Thor à son ami, lourd de sens, qui apparait manquer à mon sens de rigueur psychologique, de cohérence (on embrasse pas de cette manière à cet âge, la main posée sur le bras suffisait pour signifier l'amitié, la solidarité inconditionnelle à l'égard de la différence, laquelle fairait écho au plan final sur le poisson mal aimé remis à l'eau avec mépris; l'ambiguïté homosexuelle demeure par ce geste, en dépit du soin témoigné par le réalisateur d'affirmer la "polarité" hétérosexuelle dans la séquence précédente où Thor tente de rendre visite à sa petite amie Beth).


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le 14 janv. 2024

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